Itinéraire 2019

Le trajet parcouru est indiqué en rouge.
523 kilomètres
92 écluses
84 heures de navigation


Canal du Rhône au Rhin (Besançon - Seurre)


Vendredi 13 septembre

Pour le dernier soir à Besançon, ils se sont installés à la Brasserie du Commerce.
Ils larguent les amarres vers 9:30. Elle doute un peu de la bonne forme de «l’autre» en ce vendredi 13. Ils décident de pas le brusquer après une semaine d’escale. Auraient-ils décidé de monter les tours qu’ils n’auraient pas pu. Après quelques deux heures de navigation, ils se trouvent bloqués derrière un bateau-passager. La «Jeanine», «l’autre» la connaît bien. Il l’a déjà rencontrée en 2013 sur le canal de Bourgogne. Il avait dû supporter toute une nuit le bruit de sa génératrice. En amont de l’écluse double de Rancenay, ils trouvent une place libre parmi les bateaux-résidents pour amarrer «l’autre» et laisser «Jeanine» prendre de l’avance. Ils reprennent la navigation après une petite heure de pause. L’écluse double est en panne. «Jeanine» est passée par là. Un employé des VNF est déjà sur place. Ils ne devront patienter qu’un quart d’heure. Ils amarrent le bateau à la halte de Thoraise à 14:30. A l’aller, ils avaient mis 3.25 heures pour la même étape. Ils en ont mis 5 aujourd’hui. A l’avenir, ils éviteront de naviguer le vendredi 13.






Samedi 14 septembre

Prochaine escale: Ranchot.
Ils quittent Thoraise vers 9:15. Les portes de gardes désœuvrées se sont reconverties en jardins suspendus. La voie d’eau s’est animée en cette fin de semaine. Aux écluses, ils croisent plusieurs bateaux de particuliers, rejoignent même une barque à rames intrépide. «L’autre» peine à avancer. Marches en avant et marches en arrière forcées et répétées. L’hélice ne semble pas être entravée. De leur avis non qualifié, la transmission hydraulique est en cause. Ils parviennent avec soulagement à amarrer le bateau à la halte de Ranchot après 4 heures de navigation. Ils prennent contact avec leur mécanicien qui ne pourra toutefois pas intervenir avant lundi matin.






Dimanche 15 septembre

"L'autre" patiente.
Ranchot compte moins de 500 habitants. L’auberge du camping n’est ouverte qu’en juillet et août; la terrasse du restaurant, qu’aux heures des repas. Une petite boulangerie-épicerie pare au plus urgent. En l’absence d’église, l’ancien puits couvert joue le rôle du monument. La chapelle timide hésite à se montrer. L’idée d’une escale prolongée à Ranchot ne leur serait jamais venue, si les circonstances ne l’avaient imposée. «L’autre» attend la venue du mécanicien demain matin.






Lundi 16 septembre

«L’autre» doit encore patienter.
Le mécanicien est passé dans la matinée. Le diagnostic est posé. La pièce déficiente sera remplacée demain au plus tôt. A Ranchot, le lundi, même la petite boulangerie-épicerie est fermée. La somnolence du lieu est contagieuse. Les fauteuils pliables sous le bras, ils partent à la recherche d’ombre sous le pont de la départementale. Ils feront contre mauvaise fortune bon cœur. «L’autre» a eu la délicatesse de ne pas tomber en panne sans les prévenir. Ils sont à quai; ils auraient pu s’échouer sur les berges du Doubs.



Mardi 17 septembre

«L’autre» a retrouvé la forme. Le mécanicien a remplacé la pièce défectueuse dans la matinée. «L’autre» est pressé de reprendre la navigation. Ils calment son impatience. Ils largueront les amarres demain matin. Ils évitent d’arriver à destination en fin d’après-midi de crainte de ne pas trouver de places libres aux pontons. Ils passeront une nuit supplémentaire à Ranchot. Ils ne savent plus trop sous quel angle photographier «l’autre» qui ne fait pas beaucoup d’efforts pour varier les poses.



Mercredi 18 septembre

Ils quittent Ranchot vers 9:30.
Le canal longe la rivière. Il s’en écarte le temps d’une écluse, la laisse cascader avant de la rejoindre. Il se faufile au pied de falaises prenant des allures de route de montagne. Ils ménagent leur bateau convalescent. Le moteur ronronne, la transmission hydraulique chuinte. «Jeanine» a cédé la place à «Raymonde». Elle n’est pas moins encombrante. «L’autre» se réfugie dans un décrochement du canal trop étroit, derrière un massif de roseaux, pour la laisser passer. Dole est en vue. Ils y amarrent le bateau après 3.75 heures de navigation.







Jeudi 19 septembre

«L’autre» fait à nouveau escale à Dole.
La veille, un vent du nord s’est levé, soutenu et accompagné de rafales. Le vent s’est intensifié aujourd’hui. Selon les prévisions, il soufflera encore demain. Ils ne largueront donc pas les amarres avant samedi. Ils ont sorti vestes et pantalons. A Dole, ils ont deux terrasses: celle du canal des Tanneurs, proche du port; celle à coté des halles, au centre ville. Celle de «La Grignotte» est ouverte 7/7 mais il faut être à l’heure.





Vendredi 20 septembre

Le vent a faibli. Ils attendront toutefois demain pour larguer les amarres. Le vent frais du nord cédera la place à un léger vent du sud. De Dole, vue du port, ils garderont l’image contrastée de Notre-Dame et des Tanneurs, du clocher de la basilique et du hangar désaffecté, de la vanité du sacré et de la sincérité du profane. Ils ont plus de sympathie pour le profane, même et surtout déglingué. Ils le trouvent plus photogénique.






Samedi 21 septembre

Ils ont rendez-vous à Saint-Jean-de-Losne pour l’apéro.
Ils quittent Dole vers 9:00, un peu plus tôt que d’habitude. L’écluse de St-Symphorien qui permet de redescendre sur la Saône n’est pas automatique. Elle est fermée lorsqu’ils l’atteignent. L’éclusier est en pause de midi. Ils patienteront encore le temps de laisser monter un bateau. Le passage de l’écluse en montée prend un certain temps: identification du bateau, remise d’une télécommande, instruction sur le fonctionnement. Ils auraient mieux fait de rester une heure de plus sous la couette. Ils trouvent une petite place libre au ponton du camping de Saint-Jean-de-Losne après cinq heures de navigation. L’heure de l’apéro est passée. Ils prendront celui de fin d’après-midi chez Jeanne.




Dimanche 22 septembre

Les prévisions annoncent des précipitations pour ces prochains jours.
La veille en fin de journée, des nuages se sont accumulés sur Saint-Jean-de-Losne. Quelques gouttes de pluie ont à peine mouillé le bateau durant la nuit. Il faudra attendre la fin de la journée pour que la menace se précise. Le ponton du camping est plein. Un œil attentif repérera «l’autre» dans le tas. Certains jours sont avares de textes et photos, particulièrement les dimanches gris.




Lundi 23 septembre

La guinguette est à vingt mètres du bateau.En pressant le pas, ils passent entre les gouttes. «Anima» a rejoint «l’autre» au ponton du camping. Ils prolongeront de quelques jours l’escale à Saint-Jean-de-Losne.
«L’autre» sent que la saison touche à sa fin. Il lui restera à rejoindre Seurre où il passera l'hiver.



Mardi 24 septembre

La veille au soir, ils avaient rendez-vous chez Jeanne avec l’équipage «d’Ediacara». Les fidèles du blog se souviendront que c’est avec «Ediacara» que «l’autre» est remonté le Rhône la saison dernière. Jeanne avait fermé et lorsque Jeanne ferme ils sont un peu perdus à Saint-Jean-de-Losne, en quête d’une alternative. Le lendemain gris, pluvieux et venteux n’invita pas à s’installer en terrasse.




Mercredi 25 septembre

Le soleil a poussé les nuages pour se coucher à l’aise.
A l’entrée du canal de Bourgogne, les bateaux se sont regroupés pour passer l’hiver. Une péniche est en cale sèche. Une autre attend d’improbables jours meilleurs. L’automne s’est installé. Il le fait sentir et compose des images d’arrière-saison.






Jeudi 26 septembre

Ils attendent le soleil, pour larguer les amarres.
La dernière étape les conduira à Seurre où le bateau passera l’hiver. Samedi sans doute, si les prévisions se vérifient. En attendant, ils prolongent l’escale au ponton du camping de Saint-Jean-de-Losne. Le regard est un peu émoussé et les photos se font rares. Il faut errer aux abords du chantier naval pour trouver de l’insolite. Il est temps de refermer le carnet de bord.



Dimanche 29 septembre

«L’autre» est de retour à Seurre. Il y passera l’hiver à sec dans un hangar, comme l’année dernière. Ce fut une saison d’allers-retours sans destination précise, interrompue par un séjour sur terre ferme. Ce fut aussi une saison d’escales prolongées et de retrouvailles avec les équipages «d’Anima», «d’Ediacara», de «Trieskel» et de «Wietske». Ils quitteront «l’autre» demain et ne rouvriront leur carnet de bord qu’au printemps prochain.

Canal du Rhône au Rhin (Saint-Jean-de-Losne - Besançon)

Mercredi 28 août

«L’autre» prend congé «d’anima».
Ils larguent les amarres vers 8:45, descendent au centre de Saint-Jean-de-Losne pour compléter leur réserve de carburant à une station au fil de l’eau, remontent la Saône sur cinq kilomètres et s’engagent dans le canal du Rhône au Rhin derrière un bateau de location. Ils traversent le site de l’usine Solvay qui fabrique divers produits chimiques sympathiques tels que la soude caustique, l’eau de javel, l’acide chlorhydrique. Après 7 écluses, 19 kilomètres et 4 heures de navigation, ils accostent, plantent les pieux et amarrent le bateau pour une pause à l’ombre. Le bateau de location reprendra la navigation. «L’autre» restera à l’ombre et passera la nuit à Choisey.
 





Jeudi 29 août

Ils achèveront l’étape qu’ils n’ont pas terminée la veille.
Le port de Dole est à quatre kilomètres et deux écluses. Ils quittent Choisey vers 9:30. Sous le soleil encore oblique, les arbres des berges gardent la voie d’eau à l’ombre. L’écluse qui donne accès au port est hors service. Ils amarrent le bateau au quai d’attente. Des travaux de maintenance sont en cours. Ils patienteront près de deux heures. Ils sont abonnés aux avis à la batellerie. Ils consultent les courriels reçus, les supprimés, les indésirables. L’avis qui devait retenir leur attention erre dans les limbes d’internet, pour peu qu’il fût envoyé.
Ils ont repéré leur terrasse: au bord du Canal des Tanneurs, entre le port et le centre ancien.
 






Vendredi 30 août

A Dole, le port est à moins de dix minutes du centre historique.
Le clocher de Notre-Dame indique la direction à suivre. Ils traversent le Jardin des Chavannes, observés par un chat curieux, empruntent la passerelle piétonne sur le Canal des Tanneurs, rejoignent la rue Pasteur et atteignent le parvis de la basilique. Pour le retour, ils traversent le Canal des Tanneurs du côté de leur terrasse. 
 





Samedi 31 août

Ils ont passé une deuxième nuit à Dole. Ils en passeront d’autres encore. Dole appartient aux escales urbaines qu’ils apprécient. Le port est tout proche d’un centre ville pittoresque et généreusement piétonnier qui offre tous les commerces et bistrots nécessaires. Au nom du ciel et de la terre, la basilique et la halle du marché se font face. Ils choisissent les nourritures terrestres.
Selon les prévisions, il faudra attendre demain et la semaine prochaine pour ne plus souffrir du chaud. En attendant, ils se réfugient sous les arbres qui bordent le port et sur la terrasse du Canal des Tanneurs.
 





Dimanche 1er septembre

A Dole, Notre-Dame veille sur le port.
Une couverture nuageuse calme les ardeurs du soleil. La température agréable invite à la balade. Ils partent en reconnaissance le long du canal. En amont de Dole, les platanes n’ont rien à envier à ceux du canal du Midi de la belle époque. Les bateaux ne peuvent malheureusement plus en profiter pour le stationnement. L’amarrage y est interdit en raison d’un danger de chute de branches.
 




Lundi 2 septembre

Il aura suffi d’entrer en septembre pour changer de saison.
Le centre ville est calme. Il se repose du week-end et des vacances. Sous un vent du nord soutenu, le fond de l’air est presque frais. C’est l’occasion d’entreprendre des nettoyages du bateau, comme s’ils devaient recevoir à bord. La veille en fin de journée, l’équipage du bateau voisin, «Terra Fluvia», les a invité à partager l’apéro. Au fil de l’eau, les rencontres sont d’autant plus chaleureuses qu’elles sont imprévues et éphémères.
 



Mardi 3 septembre

Ils sont toujours en escale à Dole.
Une façade en trompe-l’œil présente les personnalités liées à la ville. Louis Pasteur agite des fioles à la fenêtres de gauche au deuxième étage. Une façade contemporaine a tenté une intégration sans illusion.
Demain, ils largueront les amarres avec une passagère clandestine à bord.
 



Mercredi 4 septembre

Ils larguent les amarres vers 9:15.
Ils quittent Dole sous une voûte de platanes à rendre nostalgique le Canal du Midi. Les nénuphars balisent le chenal. Depuis Dole, le canal a rejoint le Doubs. Il flirte avec la rivière, la rejoint, s’en écarte, la frôle. A 13:00, ils amarrent le bateau à la halte de Ranchot: 3.75 heures pour 21 kilomètres et 6 écluses. Avec un moussaillon, c’est plus facile. Le bistrot du village affiche jour de fermeture. Ils n’en sont même plus surpris.
 





Jeudi 5 septembre

Ils quittent Ranchot vers 9:45, sous un ciel nuageux.
La navigation alterne entre rivière et canal. Sur le canal le manque d’eau est sensible. Mieux vaut ne pas trop s’approcher des berges. Le héron cendré les observe d’un œil inquiet. La friche industrielle rappelle la destination originelle du canal. Ils amarrent le bateau à la halte de Thoraise vers 13:15: 3.5 heures pour 20 kilomètres et 6 écluses. Une escale en nature avant l’escale urbaine de Besançon.
 







Vendredi 6 septembre

Besançon est à 17 kilomètres et 5 écluses.
Ils larguent les amarres vers 9:45, comme la veille, et s’engagent dans le souterrain de Thoraise en conservant le toit fermé au cas où la cascade décorative ne s’arrêtait pas au passage du bateau. Ils naviguent dans les forêts du Jura. Les berges du Doubs sont sauvages. Le héron est indifférent; la barque du pêcheur, perdue; l’injonction de la friche industrielle, énigmatique. La citadelle annonce la ville de Besançon dont ils traversent le centre ancien avant d’atteindre le port Saint-Paul après de 3.25 heures de navigation.
 










Samedi 7 septembre

La première nuit au port Saint-Paul de Besançon fut calme.
Ils longent la dérivation de Saint-Paul et ensuite le Doubs. Ils mesurent l’étroitesse du chenal en raison du manque d’eau. La vieille barque échouée attend patiemment une remontée des eaux pour couler. En vue du Pont Battant, ils montent sur le Quai Vauban pour rejoindre la Place de la Révolution. Ils complètent leurs provisions au marché couvert des Beaux-Arts avec la bénédiction du temple du Saint-Esprit.
En fin d’après-midi, le ciel se couvre, le vent se lève. Ils n’échapperont pas à la pluie.
 





Dimanche 8 septembre

La journée sera pluvieuse.
Le centre ville, dimanche sous la pluie, est triste et vide. Ils se baladeront sur les quais du Doubs. En fin d’après-midi, un soleil timide sèche les planches du ponton. Elles ne resteront pas sèches longtemps.
Ils ont pris congé de la passagère clandestine.
 





Lundi 9 septembre
 
Ils ont trouvé leur bistrot à Besançon. Ils passent le pont de la République, continuent sur la rue du même nom, prennent à gauche la rue des Granges et s’installent à la terrasse de la Brasserie du Commerce. Ils choisissent en fonction de la situation et du caractère. Ici, c’est surtout le caractère. «L’autre» reste seul au port Saint-Paul avec les résidents à l’année. Son voisin de passage «Tamarisk» a largué les amarres pour rejoindre la Saône. Déjà s’installe une ambiance d’arrière-saison. Elle quitte «l’autre» pour s’offrir une escapade en bateau promenade.
 





Mardi 10 septembre

Au centre ville, le marché s’installe sur la place de la Révolution. Ils s’y rendent dans la matinée. Dans l’après-midi ils tentent une balade le long du Doubs. Ils passent l’écluse du Moulin Saint-Paul et rejoignent la rivière. Les anciens quais défoncés ne sont plus animés par les bateliers, depuis longtemps. Les bollards attendent désespérément d’improbables amarres. Ils quittent ce paysage un peu désolant pour rejoindre leur terrasse au centre ville.
 





Mercredi 11 septembre

Ils prolongent l’escale à Besançon.
Ils sont perplexes. Les avis à la batellerie se succèdent annonçant des restrictions de navigation liées au manque d’eau sur de nombreux canaux. Sur le canal du Rhône au Rhin, le tirant d’eau a déjà été réduit. Ce ne sont pas les récentes averses qui auront modifié la situation. Ils hésitent à poursuivre la montée du canal. Sur l’Esplanade Albert-Maxime Kohler, le sapeur-pompier constate également la pénurie d’eau.
 



Jeudi 12 septembre

La veille au soir le ciel se dégage à l’ouest.
La journée sera chaude sous un ciel bleu saturé. Les façades anciennes contrôlent leur tenue dans le miroir des récentes. Ici, la poste a su conserver son siège de 1900. Le héron a son fond à proximité du ponton. Ils ont décidé: ils redescendront sur la Saône. Ils ne souhaitent pas s’échouer sur le Doubs, ni être bloqués en amont sur le canal du Rhône au Rhin en raison d’une insuffisance d’eau. Ils passeront une dernière nuit à Besançon.