Auxonne
Mercredi 26 juillet
Ils ont rejoint leur bateau au port de plaisance d’Auxonne.
C’était lundi. «L’autre» est soulagé ; il n’a pas l’habitude d’être abandonné plus de deux semaines dans un port inconnu. Ils ont quitté le port de plaisance pour amarrer le bateau aux pontons du quai de Saône. Ils préfèrent; ils sont plus proches du centre ville, de ses bistrots et commerces.
Depuis leur retour à bord, le ciel hésite entre éclaircies et averses orageuses. Cet après-midi il s’est décidé pour une franche averse qui a détrempé le paysage. La température a agréablement baissé.
Auxonne
Jeudi 27 juillet
Ils sont à Auxonne ; ils devraient être à Dole.
Ils auraient préféré. Les circonstances en ont décidé autrement (voir notice du 8 juillet). Ils ne vont par remonter à Dole. Le tracé sur la carte de leurs allers et retours incertains est déjà assez confus. Le trajet de «l’autre» dessine un nœud marin inédit. Pour embrouiller encore un peu plus la représentation, ils redescendront sur Jean-de-Losne où ils ont rendez-vous avec des proches en début de semaine prochaine. Demain, si le ciel le veut bien. Pour l’instant le soleil joue des coudes pour se faire une place dans un ciel nuageux.
Auxonne – Saint-Jean-de-Losne
Vendredi 28 juillet
Ils sont de retour à Saint-Jean-de-Losne.
Après 2.5 heures de navigation pour 16 kilomètres et 1 écluse, ils amarrent le bateau au ponton du camping de Saint-Jean-de-Losne. Ils craignaient de trouver le petit ponton totalement occupé. Il aura suffi que «l’autre» pointe sa proue pour qu’un bateau lui cède sa place. Comme souvent ils ont de la chance. On dit qu’elle se mérite et pourtant ils ont le sentiment de ne rien faire pour.
Saint-Jean-de-Losne
Samedi 29 juillet
Ils ne comptent plus les escales à Saint-Jean-de-Losne au fil des ans.
En particulier au ponton du camping ; la troisième escale déjà cette saison. Il faut un effort pour trouver un point de vue inédit sur «l’autre». Ce sera la marche du jour : ils longent la Saône en rive droite sur plus d’un kilomètre ; rejoignent le centre ville ; traversent la Saône et la remontent en rive gauche pour arriver en face du ponton. Ils auraient tout aussi bien pu photographier des flyers du camping que «l’autre» illustre sans le savoir depuis 2019.
Saint-Jean-de-Losne
Dimanche 30 juillet
Ils prolongent l’escale.
Après un épisode d’averses et de vent, le soleil tente une percée à travers les couches de nuages superposées. Il est temps d’aller saluer Jeanne. Sur le quai, leur terrasse est à l’enseigne de «si par hasard».
Demain, ils accueilleront des proches qui passeront quelques jours au camping. Ils partageront leur séjour. Ils fermeront le carnet de bord ; ne le rouvriront que lorsqu’ils largueront les amarres, sauf circonstances particulières.
Saint-Jean-de-Losne
Jeudi 3 août
Sous la pleine lune, un fort vent du sud-ouest retrousse la Saône.
La houle ballotte le bateau, clapote sur la coque ; les cordes crissent ; les pare-battages couinent. Au lever du jour, ils ont la désagréable impression de ne pas avoir fermé l’œil de la nuit. Cela fait plusieurs jours qu’un vent soutenu souffle de manière quasi continue. Ils ne se souviennent pas d’avoir déjà subi au fil de l’eau un vent d’une telle intensité sur une si longue période. L’épisode météo exceptionnel méritait une mention dans le carnet de bord qu’ils ne rouvriront pas avant de larguer les amarres en début de semaine prochaine, sauf circonstances particulières.
Saint-Jean-de-Losne – Seurre
Lundi 7 août
Ils ont repris la navigation pour une petite étape.
2 heures pour 17 kilomètres et 1 écluse. Les conditions de navigation étaient idéales : le vent retenait son souffle ; le soleil était voilé ; la température agréable. Ils emmenaient à bord une passagère et un moussaillon qui poursuivront leur périple sur la route le jour même. «L’autre» restera sans doute deux nuits à Seurre. Faut quand même pas pousser mamie dans les orties.
Seurre
Mardi 8 août
Les nuages jouent aux ombres chinoises.
C’était la veille en fin de journée. La halte nautique s’était remplie pour la nuit. Les pontons se sont libérés dans le courant de la matinée. «L’autre» passera encore une nuit à Seurre, comme prévu.
Demain ils largueront les amarres pour Verdun-sur-le-Doubs. Ils ont mis le cap au sud. Ils n’allaient pas remonter une fois encore la Saône pour embrouiller un peu plus un trajet déjà bien confus.
Seurre – Verdun-sur-le-Doubs
Mercredi 9 août
Ils amarrent le bateau à l’heure de l’apéro de la mi-journée.
2.45 heures de navigation pour 20 kilomètres et 1 écluse. Les conditions de navigation étaient à nouveau idéales : peu de vent et température agréable. A Verdun-sur-le-Doubs, «l’autre» se sent un peu chez lui. Ce fut son premier port d’attache. Les occupants du port ont changé ; les tenanciers de la capitainerie aussi. La carte postale est immuable.
Verdun-sur-le-Doubs
Jeudi 10 août
Le jeudi est jour de marché à Verdun-sur-le-Doubs.
Ils le savent et ont planifié l’escale en conséquence. La place arborisée qui accueille d’ordinaire le marché reste désespérément vide. Ils apprennent que le marché s’est provisoirement déplacé. Ils ne comptent plus les escales à Verdun-sur-le-Doubs au fil des années. C’est la première et la dernière de cette saison. Ils ont décidé de mettre le cap au sud et ne remonteront plus la Saône jusqu’ici.
Demain ils largueront les amarres pour Chalon-sur-Saône.
Verdun-sur-le-Doubs – Chalon-sur-Saône
Vendredi 11 août
Ils dressent la cabane sur la terrasse pour se protéger du soleil.
Ils ont quitté Verdun-sur-le-Doubs vers 9:00. «L’autre» plisse délicatement une Saône lisse sous un ciel immaculé. Le ponton bringuebalant a résisté à la crue de 2021 ; pas sûr qu’il survive à la prochaine. Après 2.75 heures de navigation pour 24 kilomètres sans écluse, ils atteignent le port de Chalon-sur-Saône. Ils savent qu’en fin de matinée la probabilité de trouver une place est bonne : les partants ont largué les amarres ; les suivants ne sont pas encore arrivés.
Chalon-sur-Saône
Samedi 12 août
«L’autre» passera la nuit au port de Chalon-sur-Saône.
Ils en profitent pour une balade dans le centre ancien. Les marchands du temple occupent le parvis de la cathédrale Saint-Vincent.
Ils ont décidé de descendre la Saône jusqu’à Tournus, de prendre la Seille jusqu’à Louhans avant de remonter sur Chagny. Pour la première fois cette saison ils tracent sur la carte le parcours prévu. Jusqu’ici ils ont fixé les destinations à court terme, au gré des circonstances. Ils ne savent pas encore quand ils largueront les amarres. Mais ils savent où ils iront ; c’est déjà ça.
Chalon-sur-Saône
Dimanche 13 août
«L’autre» rappelle que le dimanche est en principe un jour chômé.
Ils le soupçonne de vouloir prolonger l’escale. Ils sont toujours bienveillants envers «l’autre». Ils évitent de le contrarier ; ne lui font même pas remarquer qu’il est un des rares bateaux à chômer.
Sur la place Saint-Vincent, les terrasses de bistrots ont cédé la place aux étals du marché. Au Quai des Messageries le bateau-hôtel «Arosa» fait escale. «L’autre» se souvient l’avoir croisé sur le Rhône. Il n’est pas prêt à oublier la houle soulevée.
Chalon-sur-Saône – Gigny-sur-Saône
Lundi 14 août
La veille en fin de journée, ils n’ont pas échappé à l’orage.
Au petit matin, le ciel est bouché, il pleuvine, le vent se lève et l’orage gronde aux alentours. Un temps à ne pas larguer les amarres. Ils attendront l’éclaircie qui se présente en fin de matinée.
Après 2.25 heures de navigation pour 19 kilomètres sans écluse, «l’autre» est amarré à Gigny-sur-Saône. La halte nautique est installée dans une ancienne écluse. Ils ont trouvé une place au ponton situé en aval. Ils pourront plus facilement sortir du bateau. Ni commerces, ni bistrots aux environs. Celui de la halte nautique est fermé le lundi. Ils prennent l’apéro sur la terrasse de «l’autre».
Gigny-sur-Saône – Tournus
Mardi 15 août
Ils attendent l’éclaircie, comme la veille.
Elle tarde à se présenter. Ils perdent un peu patience et larguent les amarres sous un ciel bas. Ils doivent attendre devant l’écluse d’Ormes sous la bruine pour laisser passer un bateau montant. Après 1.75 heures de navigation pour 11 kilomètres et 1 écluse, ils amarrent le bateau à Tournus sous l’éclaircie attendue. En fin de matinée, ils n’ont eu aucune difficulté à trouver une place au ponton. En fin d’après-midi, les places libres sont rares. Le soleil s’est installé sans retenue. Ils n’en demandaient pas tant. «L’autre» se protège.
Tournus
Mercredi 16 août
La veille en fin de journée, les maisons d’en face prennent le soleil.
On dirait le Sud. A la mi-journée une pluie inattendue dilue les couleurs. L’après-midi, le ciel s’éclaircit à nouveau. La météo est capricieuse ; les prévisionnistes sont déboussolés.
Ils passeront une nuit supplémentaire à Tournus ; le temps de compléter les provisions et de se balader dans le centre ancien. Ils quittent la rue principale ; s’engagent dans les rues secondaires ; se perdent dans les passages dérobés où les glycines prospèrent.
Leur dernière escale à Tournus date de cinq ans. Ils venaient de remonter le Rhône après trois saisons passées dans le Sud.
Saône (Auxonne - Tournus)
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