Canal des Vosges (versant Saône, Corre - Girancourt)

Corre
Mercredi 26 juin

«L’autre» se repose avant l’effort.
Le régime de navigation changera. Sur la Saône et la Petite Saône, 1 écluse pour 10 kilomètres en moyenne. Sur le Canal de l’Est, 1 écluse pour 1 kilomètre.
Ils ne savent pas encore quand ils affronteront la montée du canal. Pour l’instant, «l’autre» fait escale en compagnie de «Out of the Blue» rencontré à Auxonne il y a plus de 20 jours. Sans concertation, les deux bateaux avancent au même rythme. Malgré des escales décalées et des étapes différentes, les deux bateaux se revoient à intervalles réguliers. Journée lessive pour l’un et l’autre, sans concertation non plus.





Corre – Selles
Jeudi 27 juin

«L’autre» se fraie un passage en forêt.
Parfois un petit pont indique qu'un village se cache quelque part.
Ils ont quitté Corre à 9:00 pour s’engager sur le Canal des Vosges. Le périple des écluses commence. Ils ont décidé d’une petite étape d’échauffement.
Après 2.25 heures de navigation pour 10 kilomètres et 5 écluses, ils amarrent le bateau à Selles. «L’autre» est rejoint un peu plus tard par «Out of the Blue» qui a également décidé de ne pas en faire plus.
Dans l’après-midi, averses orageuses et éclaircies se succèdent. La terrasse est évacuée et réinvestie.
Le seul bistrot du lieu, «Au pont tournant», est fermé temporairement.
Rien ne les retient à Selles. Demain ils reprendront la navigation si les conditions météo le permettent.









Slles – Fontenoy-le-Château
Vendredi 28 juin

«L’autre» attend au pied du bistrot fermé.
Il attend l’arrivée de l’éclusier chargé d’actionner le pont tournant. Vers 9:30 il quitte Selles et poursuit sa randonnée en forêt avec dans son sillage «Out of the Blue».
Après 3 heures de navigation pour 12 kilomètres, 1 pont tournant et 7 écluses, ils atteignent Fontenoy-le-Château.
La localité, comme tant d’autres dans ces territoires oubliés, a connu des jours meilleurs. Ils ne compléteront pas leurs provisions ici. Dans le centre du village, seule une boulangerie résiste. Même la pharmacie a fermé boutique. Ils ne trouvent qu’un salon de thé ouvert.
Ils ne savent pas encore de quoi demain sera fait.





















Fontenoy-le-Château
Samedi 29 juin

«L’autre» prolonge l’escale.
Il doit récupérer après avoir été secoué dans les écluses la veille. «Out of the Blue» a largué les amarres. Ils se reverront sans doute un peu plus haut.
Ils passent la passerelle qui franchit Le Côney, rivière que longe le canal. Ils prennent à droite la Grande Rue, en direction de l’église, s’arrêtent à la boulangerie, puis au petit étal sur lequel une mamie vend quelques fruits et légumes et enfin au bar, fermé la veille.
Ils s’engagent dans un chemin de traverse pour rejoindre la Ruelle des Moulins qui longe la rivière. La vie au fil de l’eau s’est éteinte depuis longtemps déjà.
Les prévisions annoncent de violents orages avec fort vent (près de 100 km/h) et risque de grêle pour la fin de la journée. Autrement dit, une tempête. Elle contrôle les amarres.

















Fontenoy-le-Château
Dimanche 30 juin

«L’autre» attend l’éclaircie.
Il en a pris l’habitude cette saison.
L’averse et l’orage ont perturbé la nuit. La tempête et la grêle l’ont épargnée. La pluie mouille toute la journée.
Ils complètent la collection des clichés de paysages détrempés. «L’autre» patiente en regardant la pluie faire des ronds dans l’eau.
Ils attendront demain pour larguer les amarres. Les prévisions annoncent une éclaircie pour la matinée.





Fontenoy-le-Château – Pont de Bains
Lundi 1er juillet

«L’autre» avance à petits pas.
Le ciel est gris. Selon les prévisions, il ne devrait pas pleuvoir avant la mi-journée. Ils décident d’une petite étape, histoire d’avancer un peu. La nature des alentours s’installe dans les écluses.
Après 1.75 de navigation pour 6 kilomètres et 6 écluses, ils amarrent le bateau au ponton fleuri de Pont de Bains. A quelques pas, l’Auberge du Coney. Elle est fermée le lundi. Ils ne prolongeront pas d’une nuit l’escale. Les prévisions annoncent une éclaircie pour demain matin. Ils veulent profiter des rares et courtes accalmies dans le mauvais temps pour avancer.





Pont de Bains – écluse 24 (Harsault)
Mardi 2 juillet

Ils larguent les amarres vers 8:30, plus tôt que d’habitude, avec le projet d’une étape un peu plus longue que celle de la veille : 10 kilomètres et 10 écluses jusqu’aux Forges d’Uzemain.
Sur les berges, les fougères ont définitivement remplacé les roseaux.
La cinquième écluse dort tout feu éteint. Panne d’électricité. Ils rebroussent canal pour s’amarrer à une petite halte pique-nique. 1.25 heures de navigation, pour 5 kilomètres et 4 écluses.
En début d’après-midi, les éclusiers qui patrouillent le long du canal les informent que l’écluse est à nouveau en service. Dans l’intervalle la pluie s’est invitée et installée. Ils passeront la nuit en nature, à l’orée de la forêt, et attendront l’éclaircie du lendemain.





Ecluse 24 (Harsault) – Forges d’Uzemain
Mercredi 3 juillet

L’éclaircie attendue ne se manifeste pas. Les nuages sont bas. Ils larguent les amarres sous le crachin vers 9:15 avec l’espoir que le ciel s’éclaircisse. Après la première écluse, le pont tournant attend l’éclusier pourtant averti la veille de leur passage. Ils patientent une demi-heure, le temps que le crachin se transforme en pluie. Ils passent cinq écluses sous les gouttes avant d’amarrer le bateau au quai des Forges d’Uzemain. 2.25 heures de navigation pour 7 kilomètres, 6 écluses et 1 pont tournant.
Le quai, aménagé pour des péniches qui depuis ont déserté le canal, est vide. Alentours, aucun commerce, ni bistrot à portée de pas. Ils n’en trouveront pas avant Girancourt situé 17 écluses en amont.
«L’autre» se sent un peu au milieu de nulle part.



Forges d’Uzemain – écluse 8
Jeudi 4 juillet

Ils ont au programme 10 écluses montantes.
Ils se réveillent sous le crachin. Ils attendent que les nuages s’éclaircissent un peu. Ils ne veulent pas revivre l’expérience de la veille. Vers 11:00 ils larguent les amarres. Des herbes aquatiques occupent le canal. A plusieurs reprises, ils doivent dégager l’hélice par des marches arrières vigoureuses. Ils pensaient que le canal des Vosges était épargné par les algues.
Ils passent plus de temps à écluser qu’à avancer. Après 2.25 heures de navigation pour moins de 6 kilomètres, ils amarrent le bateau à une petite halte pique nique aménagée au pied de l’écluse 8.
Comme par hasard, «l’autre» retrouve «Out of the Blue» qu’il avait perdu de vue depuis Fontenoy-le-Château. «Out of the Blue» largue les amarres en début d’après-midi. «L’autre» passera la nuit seul en nature, à l’orée de la forêt, au pied de l’écluse. Il voit sortir de l’écluse un plus petit que lui.
P.-S. En pleine forêt, ils ont perdu la connexion internet.











Ecluse 8 – Girancourt
Vendredi 5 juillet

Au réveil, le ciel est bleu ; juste un peu voilé. Ils ont une petite étape devant eux. Sept écluses sur moins de six kilomètres pour atteindre Girancourt. Sans incidents d’écluses, ils devraient mettre moins de deux heures pour le trajet.
Les portes amont de la dernière écluse de l’étape refusent de s’ouvrir. Ils attendent une demi-heure l’intervention de l’éclusier.
Girancourt est une escale incontournable. La localité offre la première supérette depuis Corre qu’ils ont quitté il y a près de 10 jours. Ils sont au pain sec. Il est temps de renouveler les provisions. La supérette située à moins de dix minutes à pied leur permet également de remplacer une des deux bonbonnes de gaz.
«L’autre» est à une écluse du sommet du canal.