Canal du Rhône au Rhin (Verdun-sur-le-Doubs - Besançon et retour)

Départ de Verdun-sur-le-Doubs dimanche 7 août dans la matinée.
Quelques centaines de mètres et ils retrouvent la Saône.
Première écluse : la grande d’Ecuelles.
Pause de midi à Seurre et direction St-Jean-de-Losne.
Avant d’arriver à St-Jean-de-Losne, ils aperçoivent à bâbord l’embranchement du canal de Bourgogne qu’ils ont parcouru sur toute sa longueur pour amener leur bateau de Migennes à Verdun-sur-le-Doubs.
Ils passent St-Jean-de-Losne sans s’arrêter ...
... pour s’engager peu après dans le canal du Rhône au Rhin.
Après avoir passé l’écluse d’entrée, ils retrouvent les dimensions plus intimistes des canaux et leurs écluses à échelle humaine.
Première nuit à St-Symphorien, le bateau amarré avec les « clous » en pleine nature.


Les friches industrielles rappellent que le canal, aujourd’hui occupé par quelques plaisanciers, devait autrefois être encombré de péniches commerciales.

Entre St-Symphorien et Dole, un site classé Seveso : l’usine Solvay qui fabrique des produits chimiques « sympathiques » tels que la soude caustique, l’eau de javel, l’acide chlorhydrique et divers solvant.
Temps couvert, avec pluie intermittente et un vent relativement fort qui complique la stabilisation du bateau en attente devant les écluses.
Halte à Dôle en début d’après-midi pour la deuxième nuit. Le port est situé au pied de la pittoresque vieille ville.

Le lundi tous les commerces sont fermés et on a toutes les peines du monde à trouver une boulangerie ouverte. Mardi matin, marché couvert dans une halle à la Baltard sur la place de l'église, cafés sur une terrasse avec un chanteur de rue, avant de reprendre la barre pour Ranchot, dernière étape avant Besançon.
Alternance de navigation sur le canal et sur le Doubs. Le canal est bordé d’arbres qui forment, sur certains tronçons, une véritable voûte de verdure qui par temps ensoleillé doit offrir une ombre agréable ; tel n’est pas le cas aujourd’hui sous un ciel nuageux et pluvieux.
Halte à Ranchot à une trentaine de kilomètres de Besançon. On annonce le retour du beau temps pour demain.
Départ pour Besançon.
Pause à la première écluse pour raison de panne ; de l’écluse pas du bateau.
Toujours la même alternance entre le canal et la rivière, l’étroitesse rassurante et l’étendue un peu inquiétante, le domestiqué et le naturel.
Arrivée à Besançon et première expérience d’une traversée de ville en bateau. Amarrage au port du moulin Saint-Paul, en fin de journée, mercredi 10 août, après plus de 7 heures de navigation (un peu trop).

Le centre ancien de la ville est tout proche.
Les façades d’une architecture particulièrement soignées et pour la plupart en pierres appareillées donnent une belle unité de matériau à l’ensemble. Les quelques façades enduites et peintes gardent le ton.
Le parcours de la boucle du Doubs dans laquelle la ville s’est construite offre un échantillon quasi complet des ouvrages qui agrémentent la navigation fluviale : une écluse montante entièrement manuelle (sans aide extérieure), un tunnel (sous la citadelle) et une écluse descendante automatisée ; il ne manque que le pont.

Ils quittent Besançon dimanche dans l’après-midi sous un ciel lourd de nuages annonçant de la pluie. Ils n’y ont pas échappé. Dans les écluses, par confort, ils ouvrent partiellement le toit de manière à offrir une sortie à l’avant du bateau. C’est le moment que choisissent les nuages pour se lâcher. Et c’est l’occasion de nettoyer le fond du bateau.
A la sortie de Besançon, un choc violent sur la coque. Ils ont sans doute heurté un haut fond ou un objet immergé entre deux eaux. Alerte. Le bateau continue d’avancer normalement, il répond aux commandes. L’hélice et le gouvernail ne sont donc pas touchés. Ouverture des trappes. Aucune infiltration d’eau n’est détectée.
Après quelques trois heures de navigation, ils s’amarrent à un petit ponton à Thoraise pour passer la nuit en pleine nature. Le réfrigérateur ne fonctionne plus en mode gaz. Pour leur prochaine halte ils devront choisir un port avec l’électricité, au risque sinon de perdre les provisions.
La pompe de cale, qui d’ordinaire ne s’enclenche quasi jamais, se met deux fois en marche durant la nuit. Est-ce lié à la pluie abondante ou à une infiltration suite au choc ?
Au petit matin, réouverture de toutes les trappes pour inspection de la coque. Rien à signaler. Décision est néanmoins prises de laisser le bateau à un chantier naval proche de Verdun pour inspection minutieuse de la coque. Il reste toutefois quatre jours de navigation.
Les écluses du canal du Rhône au Rhin sont automatisées. A l’entrée du canal on reçoit une télécommande à l’aide de laquelle on annonce sa présence à l’approche de l’écluse en indiquant si l’on est « montant » ou « avalant ». Un système de feux indique la marche à suivre : attendre, se préparer, partir. Une fois dans l’écluse, il suffit de pousser sur une tringle pour que la bassinée s’effectue. Les portes s’ouvrent et l’on sort de l’écluse. Le nec plus ultra ! Oui, mais. En montant, il faut que quelqu’un quitte le bateau pour monter sur le quai depuis le fond de l’écluse, à l’aide d’une échelle glissante, pour fixer les cordes aux bites. Eh oui, lorsque l’écluse se remplit, le bateau est chahuté par les remous et il vaut mieux le stabiliser. Ils se sont spontanément et sans concertation distribué les rôles : elle aux cordes, lui à la barre. Lorsque les cordes sont trop courtes … ça ne s’écrit pas, ça se filme, mais ils n’ont pas de caméra.

Quoiqu’il en soit les écluses automatisées sont plus confortables que les manuelles, si elles ne tombent pas en panne. Ça arrive, ils peuvent en témoigner. Ils attendent en vain la bassinée, coincés dans l’écluse.
Tout est prévu. A l’aide d’un téléphone ils appellent à l’aide. Une petite demi-heure plus tard, une personne de VNF (voies navigables de France) reprend manuellement les commandes de l’écluse. Ils étaient un bateau « fantôme » dont l’entrée dans l’écluse n’avait pas été enregistrée par le système.
Arrêt vers midi au port de Ranchot auquel ils s’étaient amarrés en montant. Branchement sur l’électricité du port pour relancer le réfrigérateur.
Matin brumeux ; 17 degrés à bord. Une mi-août aux airs automnaux. Depuis leur arrivée hier à la mi-journée, ils n’ont pas entendu la pompe de cale. Donc pas d’infiltration d’eau par la coque. Le fonctionnement de la pompe la nuit précédente était sans doute lié à la pluie qui doit pouvoir s’infiltrer dans la cale par quelque voie secrète. C’est donc soulagés qu’ils larguent les amarres pour Dole. Ils décident de reporter le traitement de la coque à l’hiver prochain.
Seconde visite de Dole dont le centre ancien est vraiment pittoresque. Le soleil s’est installé et les terrasses de bistrots à l’ombre des anciennes façades au bord du canal des tanneurs offrent un refuge nécessaire compte tenu de la température à bord. La pompe de cale est toujours silencieuse.



Ils quittent Dole au milieu de la matinée avec l’intention de passer la nuit à St-Symphorien dont ils gardent un agréable souvenir de la halte en pleine nature. Aucune place libre au port et les berges sont occupées par un nombre inhabituel de pêcheurs.
Ils décident de continuer jusqu’à St-Jean-de-Losne. Le port est encombré.
Ils poursuivent jusqu’à Seurre où ils trouvent enfin à s’amarrer vers 17 heures, après 6 heures de navigation effectives sous un soleil accablant. Ils s’étaient pourtant juré que l’on ne les y reprendrait plus. Une heure plus tard, ils auraient eu quelque difficulté à trouver une place. Branchement urgent du ventilateur ; 33 degrés à bord. Après une journée lourde de chaleur, une soirée orageuse.
Réveil sous la pluie ; l’orage gronde encore alentours.
Ils attendent que la pluie cesse pour larguer les amarres. L’essuie-glace est peu efficace et le passage des écluses sous la pluie n’est pas très agréable (voir plus haut).
De retour à Verdun-sur-le-Doubs à la mi-journée, jeudi 18 août.
11 jours de ballade, 41 heures de navigation.