Saône (Saint-Jean-de-Losne - Fragnes)

Saint-Jean-de-Losne, dimanche 11 juillet

La veille en fin de journée, au ponton du camping à Saint-Jean-de-Losne, il ne reste plus aucune place libre. «Skookum» et «Tiko» devant, «Triptyque» et «Shalima» derrière. «L’autre» au milieu se demande quelle idée a bien pu leur traverser l’esprit lorsqu’ils ont choisi son nom. Ils devaient être un peu pompettes.




Saint-Jean-de-Losne, lundi 12 juillet, mardi 13 juillet

L’escale à Saint-Jean-de-Losne se prolonge en raison d’une avarie.
La pompe à eau manuelle de la cuvette des WC est déficiente. Ils profitent de la présence d’un magasin spécialisé bien achalandé pour trouver une pompe de remplacement.
Météo-France nuance : «rares éclaircies», «averses éparses». Autrement dit : il pleut. Chez Jeanne le parasol est en berne et le tournesol ne sait où donner de la
tête. Ils attendront la prochaine éclaircie pour reprendre la navigation.



Saint-Jean-de-Losne, mercredi 14 juillet, jeudi 15 juillet

Ils auraient pu larguer les amarres mardi dernier. Mais ils avaient rendez-vous. Au fil de l’eau les invitations ne se refusent pas. Depuis, la pluie s’est installée pour durer. Le niveau de la Saône monte, le débit augmente. Ils ne tentent même pas une sortie pour l’image du jour. Ils largueront les amarres lorsque les conditions météorologiques seront meilleures. Dans l’attente ils rangent leur carnet de bord.




Saint-Jean-de-Losne, vendredi 16 juillet, samedi 17 juillet

Ils sont contraints de prolonger l’escale à Saint-Jean-de-Losne.
La navigation sur la Saône en amont est bloquée. Les portes de garde sont fermées en raison de la montée des eaux. Ils envisagent redescendre la Saône pour remonter sur le canal du Centre. Sur le trajet, Verdun-sur-le-Doubs constitue leur escale incontournable. Avec la crue du Doubs l’approche du port du confluent serait périlleuse. Ils ne prendront pas de risques et attendront la décrue. Le soleil se rappelle à leur bon souvenir, discrètement d’abord, sans trop déranger les nuages par crainte d’une rébellion. La Saône prend ses aises.



Saint-Jean-de-Losne, dimanche 18 juillet

Le soleil a fait le ménage. Il a lavé le ciel, séché et repassé sans un pli. Ils ont même dû sortir les pare-soleil, discrètement pour ne pas vexer le soleil revenu. Le niveau de la Saône se stabilise. La décrue devait s’amorcer. Ils devront attendre encore quelques jours avant de larguer les amarres. Il y a pire endroit pour patienter.



Saint-Jean-de-Losne, lundi 19, mardi 20, mercredi 21 juillet

Hier à la mi-journée, la décrue s’est amorcée. Elle s’est accélérée dans la nuit. La barque du pêcheur s’est laissée surprendre. Depuis l’avant-veille, la navigation en amont de Saint-Jean-de-Losne est rouverte. En aval, elle rouvrira demain. Ils pourront larguer les amarres. Cette saison, les escales sont longues.



Saint-Jean-de-Losne - Verdun-sur-le-Doubs, jeudi 22 juillet

Ils quittent Saint-Jean-de-Losne à 8:40, avant les prochains orages et les prochaines crues.
Malgré la décrue, les champs alentours sont encore inondés. Après 4 heures de navigation pour 35 kilomètres et 2 écluses, ils amarrent le bateau à Verdun-sur-le-Doubs, dernière escale en rivière avant de rejoindre le canal du Centre ces prochains jours.




Verdun-sur-le-Doubs, vendredi 23 juillet

La veille, la journée s’est terminée à la terrasse de la Capitainerie.
A Verdun-sur-le-Doubs, les bateaux se serrent les coudes. Heureusement pour «l’autre», les bateaux voisins sont inoccupés. La décrue s’accélère. Depuis leur arrivée, hier à la mi-journée, le niveau du Doubs a baissé de 1.5 m. Mais le temps mauvais n’a pas dit son dernier mot. De nouveaux épisodes orageux sont prévus.




Verdun-sur-le-Doubs, samedi 24 juillet

L’orage, la pluie et le vent se sont unis pour perturber la nuit.
Le mauvais temps a décidé de se réinstaller. La journée est grise et mouillée.
Ils viseront une éclaircie pour larguer les amarres à destination du canal du Centre. Demain peut-être selon les prévisions.



Verdun-sur-le-Doubs, dimanche 25 juillet

Comme prévu, le ciel s’est éclairci.
Ils quittent Verdun-sur-le-Doubs à 8:40 h. Après deux bonnes heures de navigation sur la Saône, ils rejoignent l’écluse de Crissey qui les attend portes ouvertes. «L’autre» ronronne en retrouvant l’ambiance du canal.
Ils atteignent Fragnes après trois heures de navigation pour 28 kilomètres et 1 écluse. Le temps d’amarrer le bateau, il est l’heure de l’apéro.





Canal du Rhône au Rhin (Saint-Jean-de-Losne - Dole - Saint-Jean-de-Losne)

Saint-Jean-de-Losne, vendredi 2 juillet

«L’autre» prolonge l’escale à Saint-Jean-de-Losne.
La veille au soir, les lampadaires rehaussaient de leur trait de lumière la silhouette de Losne. Le soleil est de retour. Ils ne s’en plaindront pas. Mais ils préfèrent la douceur de l’aquarelle matinale à l’agressivité des couleurs saturées de la mi-journée. Les kayaks jouent aux autos tamponneuses. Eux s’installeront à la terrasse chez Jeanne.





Saint-Jean-de-Losne, samedi 3 juillet

La veille en fin de journée ils se sont installés à la terrasse chez Jeanne.
La péniche «Anima» a pris ses quartiers d’été à Saint-Jean-de-Losne. Et lorsque «l’autre» rencontre «Anima», l’escale se prolonge.
Le soleil n’a pas fait des efforts bien longtemps. Les nuages prennent à nouveau toute la place. Ils lâcheront même quelques gouttes de pluie. Un vent du Sud avec des rafales à 45 km/h plaque «l’autre» au ponton. Ils attendront des jours meilleurs pour larguer les amarres.




Saint-Jean-de-Losne, dimanche 4 juillet

Avant de larguer les amarres, il vaut mieux fixer la destination.
Ils hésitent : remonter la Saône et prendre le canal des Vosges jusqu’à Epinal, voir Nancy ; prendre le canal du Rhône au Rhin, en amont de Saint-Jean-de-Losne, jusquà Montbéliard, voir Mulhouse. Le premier itinéraire, ils l’ont parcouru en 2014. N’ayant jamais encore navigué au-delà de Besançon sur le canal du Rhône au Rhin, ils choisissent le second itinéraire. Ils connaissent la destination mais ne savent pas encore quand ils largueront les amarres. Le paysage dégouline sous les averses. Un bateau surpris cherche à s’abriter de l’orage.




Saint-Jean-de-Losne - Dole, lundi 5 juillet

Des pluies éparses mouillent le début de la journée. Ils attendent les éclaircies annoncées pour larguer les amarres et quittent Saint-Jean-de-Losne à 10:50. Ils remontent la Saône sur trois kilomètres et s’engagent dans le canal du Rhône au Rhin. Les éclaircies sont timides, les nuages résistent. Après 4,5 heures de navigation pour 23 kilomètres et 9 écluses, ils amarrent le bateau à Dole sous la protection du clocher de la collégiale Notre-Dame. La fin de journée sera ensoleillée.





Dole, mardi 6 juillet

La pluie, c’est la règle ; l’éclaircie, l’exception.
La veille au soir ils ont profité d’une rare éclaircie pour s’installer à une terrasse du Canal des Tanneurs. Entre deux averses, ils montent au marché couvert aussi triste que le temps : les marchands sont restés chez eux ; les clients aussi. A Dole, les escaliers invitent à la lecture.





Dole, mercredi 7 juillet

Ils se réveillent sous un ciel ensoleillé avec la curieuse impression d’une anomalie.
Avec le sentiment que ça ne durera pas, ils rejoignent sans attendre les terrasses du centre ancien de Dole, à quelques pas seulement du port. Les commères de la Place aux Fleurs les ignorent.
Dans l’après-midi, ils apprennent que la navigation est bloquée sur le Canal du Rhône au Rhin en amont de Dole en raison d’une crue du Doubs. Ils prolongeront l’escale pour observer l’évolution de la situation.





Dole, jeudi 8 juillet

Le marché couvert fait contre mauvais temps bon cœur.
Entre deux averses, ils s’installent à leur terrasse préférée sur la Place aux Fleurs, à l’enseigne d’une ancienne pharmacie.
Ils doivent prendre une décision : soit continuer sur le canal du Rhône au Rhin au risque d’être bloqués aux prochaines crues du Doubs ; soit redescendre sur la Saône pour la remonter. Compte tenu des prévisions météorologiques, de prochaines crues sont probables. Ils rejoindront la Saône.




Dole - Saint-Jean-de-Losne, vendredi 9 juillet

Hier soir, une forte pluie et un orage violent frappent Dole.
Les précipitations de la veille et les prochaines annoncées ne favoriseront pas la décrue du Doubs. Ils sont confortés dans leur décision : ils rejoindront la Saône.
La nuit a été fraîche. «L’autre» rechigne à démarrer. Il a besoin des premières caresses du soleil. Réchauffé et câliné, il accepte de se mettre en route. Après 4,5 h de navigation il retrouve une place au ponton du camping de Saint-Jean-de-Losne. Eux rejoignent la terrasse chez Jeanne, parce que c’est mieux qu’en face.




Saint-Jean-de-Losne, samedi 10 juillet

Ils observent la pluie faire des ronds dans l’eau.
Les éclaircies de la veille ne sont pas installées pour rester. Dès l’après-midi le temps mauvais est revenu. La banalité de l’expression «mauvais temps» ne rend pas suffisamment bien compte de la situation.
Ils passeront quelques jours à Saint-Jean-de Losne et profiteront des services du camping pour laver leur linge sale. Ils devront surtout déterminer leur prochaine destination. Ils ont le désagréable sentiment de ne plus trop savoir où ils vont.


Saône (Fragnes - Saint-Jean-de-Losne)

Fragnes, jeudi 24 juin

«L’autre» se réveille sous un ciel pluvieux.
Elle souhaite récupérer de l’étape aux 11 écluses de la veille. Il admet que les conditions météorologiques seront meilleures demain. Ils restent sous la couette. Croissants au petit-déjeuner. La boulangerie est à quelques pas du quai. Ils passeront la journée à Fragnes dans un paysage gris et mouillé.



Fragnes - Verdun-sur-le-Doubs, vendredi 25 juin

Ils quittent Fragnes à 8:15 h, un peu plus tôt que d’habitude.
Ils apprécient l’exiguïté rassurante du canal. Ils savent que bientôt ça changera. Après un peu plus de 4 km sous un ciel gris, ils atteignent la grande écluse de Crissey. La porte en amont se referme sur le canal du Centre. En aval, la porte à guillotine donne accès à la Saône quelques 11 mètres plus bas. «L’autre» trace sa route seul sur la vaste voie d’eau tranquille.
Midi sonne au clocher de l’église de Verdun-sur-le-Doubs lorsqu’ils amarrent le bateau après 3,75 heures de navigation pour 30 km et 1 écluse. Le ciel s’est éclairci.








Verdun-sur-le-Doubs, samedi 26 juin

A Verdun-sur-le-Doubs, ils se sentent un peu chez eux.
Ils profitent de laver le linge sale et s’installent à la terrasse de la Capitainerie en gardant un œil sur «l’autre». Ils sont partis pour rester.
Les pêcheurs attendent la prochaine crue.




Verdun-sur-le-Doubs, lundi 28 juin

Ils sont toujours en escale à Verdun-sur-le-Doubs.
Hier était un dimanche et le dimanche ils négligent parfois leur carnet de bord. Nouvel épisode pluvieux et orageux. Les nénuphars sont à l’aise ; les grenouilles curieusement absentes. «L’autre» a pour compagnon de port «Amore» qui apporte quelques touches de couleurs dans la grisaille ambiante.




Verdun-sur-le-Doubs, mardi 29 juin

A Verdun-sur-le-Doubs comme ailleurs la voie d’eau a connu des jours meilleurs.
L’ancien quai envahi par la végétation et abandonné du batelier est aujourd’hui occupé par le pêcheur. Le soleil a tenté quelques timides incursions dans un ciel encore chargé. «L’autre» est entouré de bateaux venus se mettre à l’abri du prochain orage.
Ils ont rejoint le bateau il y a 4 semaines. Depuis ils ont navigué moins de 11 heures et parcouru moins de 60 kilomètres. Il faut qu’ils se bougent. Ce sera pour demain si les conditions météorologiques leur conviennent.




Verdun-sur-le-Doubs - Saint-Jean-de-Losne, mercredi 30 juin

Ils quittent Verdun-sur-le-Doubs à 9:00 sous un ciel menaçant.
D’ordinaire ils n’auraient pas largué les amarres. Mais ils sentent que «l’autre» a envie de bouger. Ils prennent le risque d’essuyer des averses. Ça n’a pas manqué. Après 4,75 heures, 35 kilomètres et 2 écluses, ils atteignent Saint-Jean-de-Losne. Comme d’habitude, ils trouvent une place au ponton du camping «Les Herlequins», en amont du quai du centre ville. «L’autre» est cerné par les eaux, celle de la rivière et celle de la pluie.




Saint-Jean-de-Losne, jeudi 1er juillet

A Saint-Jean-de-Losne, au quai du centre ville il ne reste aucune place libre.
Peu importe, «l’autre» préfère le ponton du camping où il a trouvé une place la veille sans difficulté. Le soleil, rattrapé par un mois de juillet qu’il n’a pas vu venir, fait enfin quelques efforts.
Ils sont impatients de retrouver leur terrasse préférée, chez Jeanne. Ce sera pour demain.