Saône (Chagny - Saint-Jean-de-Losne)

Chagny
Vendredi 26 mai, 
Ils ont rejoint «l’autre» en catimini il y a plus d’une semaine. Avant de larguer les amarres, comme d’habitude, ils prennent du temps.
Le temps de s’installer, de retrouver les gestes de la vie à bord. Le temps des apéros entre voisins du port, des rencontres avec les amis. Le temps surtout de prendre soin de «l’autre» qui en a bien besoin à la sortie d’un long hivernage solitaire : nettoyages câlins et réparations rassurantes.
D’ici la fin de la semaine, «l’autre» devrait être prêt à naviguer. Ils reprendront alors la rédaction des notices quotidiennes dans le carnet de bord.





Chagny
Dimanche 28 mai

Ils tardent à larguer les amarres.
Ils doivent encore régler quelques problèmes sur le bateau.
Ils hésitent sur la destination. Des restrictions de navigation touchent déjà plusieurs canaux en raison d’un manque d’eau.
Et à Chagny ils se sentent un peu comme chez eux. Ils y ont leurs habitudes, leurs commerces et leurs bistrots. Ils s’y échoueraient volontiers, s’ils n’y prenaient garde.



Chagny
Mardi 30 mai

Ils ont bien pris soin de «l’autre». Et pourtant, il en exige davantage.
D’ordinaire la pompe de cale ne se met en fonction qu’en cas de pluie. Désormais elle s’enclenche régulièrement alors qu’il fait chaud et sec, signalant une intrusion d’eau inquiétante. Par chance l’entrée d’eau est rapidement détectée et colmatée.
Le contrôleur de charge du capteur solaire signale un problème. Les batteries domestiques sont en fin de vie. Elles doivent être remplacées.
Ils resteront encore quelques jours à Chagny avec en fond sonore le chant de la gare qui invite au voyage.



Chagny
Vendredi 2 juin

Plus rien ne contraint «l’autre» à rester à quai. Il est prêt à naviguer ; eux pas encore.
Après s’être occupés de «l’autre», ils prendront soin d’eux. Aujourd’hui, journée-lessive. Ils ne quitteront pas Chagny la veille du fameux marché du dimanche. Ils largueront les amarres lundi matin.
Ils ont décidé de rejoindre la Saône pour échapper aux restrictions de navigation liées au manque d’eau sur les canaux. «L’autre» naviguera en compagnie de «Giacomo», un voisin du port. Ils éviteront ainsi d’éventuelles attentes aux écluses pour regroupement de bateaux.



Chagny
Dimanche 4 juin

Demain ils largueront les amarres, si le ciel ne leur tombe sur la tête.
Jusqu’ici ils n’ont pas parlé de la météo. Il n’y a pas grand chose à en dire. Depuis qu’ils ont rejoint le bateau, il y plus de deux semaines, la météo varie entre soleil et éclaircies avec un vent du nord-est qui adoucit la chaleur. Pas une goutte de pluie ; peut-être quelques-unes, une nuit, si peu qu’ils ne s’en souviennent plus. Ils quitteront l’ombre des acacias pour en chercher une autre ailleurs.



Chagny-Fragnes
Lundi 5 juin

C’est parti. Ils larguent enfin les amarres. «L’autre» dans le sillage de «Giacomo».
C’était pas gagné. Ils ont encore dû remplacer la pompe du circuit d’eau sanitaire ce matin avant de partir. Le capitaine du port avait heureusement tout sous la main.
A l’écluse 28, l’oie est fidèle au poste, prête à signaler la moindre avarie. Dans les écluses, «l’autre» observe un peu surpris son reflet dans les baies vitrées de son compagnon de route. A l’avant-dernière écluse du trajet, un bateau, surgi d’on ne sait où, s’enfile dans le sas devant «Giacomo». «L’autre» surnuméraire doit passer son tour. Il rejoint son compagnon de route devant l’écluse suivante en panne.
Après 4.5 heures de navigation pour 15 kilomètres et 11 écluses, «l’autre» est amarré à Fragnes, en nature, un peu au-delà du port communal.




Fragnes – Gergy
Mardi 6 juin

La porte de l’écluse de Crissey s’ouvre sur la Saône.
D’habitude «l’autre» fait escale à Verdun-sur-le-Doubs. Pour changer il s’arrête à Gergy en compagnie de «Giacomo» avec qui il partagera encore quelques étapes de navigation. La petite halte nautique a été aménagée à l’emplacement d’un ancien port de commerce fluvial. Le portique de l’ancienne station de chargement et déchargement porte aujourd’hui l’enseigne de la guinguette. Ils mangeront ce soir à «l’eau à la bouche».





Gergy – Seurre
Mercredi 7 juin

Ils apprécient la sérénité de l’aube. La veille en fin de journée ils ont été ballottés par la péniche «Aramis» en quête d’un chargement.
«L’autre», poursuit la remontée de la Saône avec dans son sillage «Giacomo» et «Selene». Ils se présentent devant l’écluse du jour, celle d’Ecuelles, qui les attend portes ouvertes. Ils amarrent le bateau à Seurre après 3.5 heures de navigation pour 28 kilomètres et 1 écluse.









Seure – Saint-Jean-de-Losne
Jeudi 8 juin

Ils passent l’écluse de Seurre et s’engagent dans l’interminable et ennuyeuse dérivation.
Inaugurée en 1977, la dérivation permet d’économiser 10 kilomètres et une écluse par rapport au cours naturel de la rivière qui n’est aujourd’hui plus navigable. Après 2.25 heures de navigation pour 17 kilomètres et 1 écluse, ils trouvent une place au ponton du camping de Saint-Jean-de-Losne où ils apprécient faire escale.
Leur bistrot préféré «Si par hasard» est fermé le jeudi. Ils ne passeront pas à Saint-Jean sans saluer Jeanne et prolongeront l’escale en conséquence.







Saint-Jean-de-Losne
Samedi 10 juin

«L’autre» s’est un peu oublié à Saint-Jean-de-Losne.
Ils sont allés saluer Jeanne. Ils ont profité des services du camping pour faire une lessive ; du magasin d’accastillage du port pour remplacer des cordes d’amarrage. Ils ont surtout fait une pause après quatre jours de navigation.
Le temps change. Un vent du sud a remplacé celui du nord. Les prévisions météo indiquent des risques d’averses orageuses. Ils ne voient toujours rien venir. Ils largueront les amarres demain matin si le temps le permet.