Vendredi 9 juin
« L’autre » les attendait avec impatience à Port-la-Robine, sur le canal du Midi, où il a passé l’hiver.
Lorsqu’ils l’ont rejoint hier en fin d’après-midi, il avait triste mine sous la poussière et la crasse accumulées. Ils savent qu’ils devront consacrer la fin de semaine pour un nettoyage complet du bateau. Avant de l’entreprendre, ils se rendent à Sallèles-d’Aude, à vélo, dans la matinée, en longeant l'embranchement de la Nouvelle, pour faire quelques provisions et prendre l’apéritif à la terrasse du café de la Paix. Après le retour à vélo, plus laborieux que l’aller, le repas de midi et l’incontournable sieste, l’après-midi est déjà bien engagé lorsqu’ils se mettent aux nettoyages. A l’heure de l’apéro de fin de journée, le carré et la cuisinette sont nettoyés.
Samedi 10 juin
Malgré les courbatures liées aux efforts fournis la veille, ils retournent à vélo à Sallèles-d’Aude, dans la matinée, pour compléter leurs provisions.
34 degrés à bord. Il fait trop chaud pour une sieste ; trop chaud également pour poursuivre les nettoyages entrepris la veille. Ils se replient à l’ombre, sur le quai, dans les fauteuils pliables. Ils attendront la fin de l’après-midi pour les nettoyages qu’ils décident d’achever par petites touches. Ils prendront le repas du soir au bord de l’embranchement de la Nouvelle, au restaurant la Maison de l’Ecurie qui inaugure sa première saison.
Dimanche 11 juin
La journée commence mal : panne de la pompe du circuit d’eau sanitaire. Plus d’eau à l’évier, ni au lavabo, ni à la douche.
Elle poursuivra le nettoyage extérieur du bateau avec l’eau du canal comme il se doit, pendant que lui essayera de détecter les raisons de la panne. Rien à signaler côté fusibles. Un testeur de courant électrique emprunté à un voisin du port confirme l’alimentation correcte de la pompe. La panne est liée à un branchement défectueux au pressostat-contacteur de la pompe. Dépose de la pièce et rétablissement du branchement. La panne électrique est réparée, mais le pressostat-contacteur maintenant fuit. Ils attendront lundi matin pour demander de l’aide au chantier naval du port. Ils feront leur toilette à l’aide d’une bassine et de bouteilles d’eau.
Lundi 12 juin
Ils continueront à faire la vaisselle et leur toilette avec la bassine et les bouteilles d’eau.
En raison d’une commande de pièces, le circuit d’eau sanitaire ne sera rétabli que demain. Ils profitent de la commande pour s’équiper d’une seconde pompe de cale. Au gré des pannes ils deviennent prévoyants.
Ils poursuivent les nettoyages du bateau durant la matinée avant que la chaleur n’impose un repli à l’ombre. Moites et somnolents dans leur fauteuil, ils se laissent distraire de leur lecture par les trajectoires souvent improbables des bateaux de location. En fin d’après-midi, ils trouvent une ombre rafraîchissante sur la terrasse d’une guinguette le long du canal du Midi, à quelques 500 m du port, et trinquent à la santé des amis au turbin.
Mardi 13 juin
L’eau coule à nouveau à l’évier, au lavabo et à la douche. Le bateau est propre, à quelques recoins près.
Il ne largueront toutefois pas les amarres demain. Ils profiteront de la présence au port d’un chantier naval pour équiper le bateau d’un panneau solaire. Amarrés en sauvage, ils pourront laisser tourner sans retenue le ventilateur.
Mercredi 14 juin
En fin de matinée le panneau solaire est installé. Ils testeront sa capacité en branchant le réfrigérateur sur les batteries et en laissant tourner le ventilateur.
Elle accompagne un voisin du port à une rivière proche pour se rafraîchir. Lui, dont les proches savent son peu d’attrait pour l’eau, se contentera de lecture à l’ombre des arbres du quai.
Jeudi 15 juin
En début de journée, quelques nuages bienvenus, accompagnés de quelques gouttes de pluie discrètes, calment l’ardeur du soleil.
Le soleil ne tardera toutefois pas à reprendre possession du ciel avec vigueur.
Depuis le port, ils longent le canal du Midi vers l’Ouest, franchissent le pont-canal de Cesse et atteignent le bar « La Porte Minervoise ». Le long de la berge, des bateaux s’abandonnent à la végétation dans l’attente d’improbables acquéreurs.
Ils largueront les amarres demain matin à destination de Sallèles-d’Aude.
Vendredi 16 juin
Ils larguent les amarres vers 9:15 à destination de Sallèles-d’Aude. Petite étape de décrassage : 5 écluses sur moins de 4 km.
A peine ont-ils quitté le port qu’ils sont confrontés à un bateau de location ivre dont le pilote a perdu la maîtrise. Ils passent les écluses avec trois bateaux de location et n’amarrent le bateau à Sallèles-d’Aude que vers 11:30. Deux heures un quart pour un trajet qu’ils avaient mis trente minutes à parcourir avec leur mini-vélo.
Ils trouvent une place à l’ombre de platanes, en face de la maison aux volets clos. Ici, les volets ne s’ouvrent qu’au coucher du soleil.
Samedi 17 juin
La température dépasse les 35 degrés à l’ombre. Ils prolongent leur escale sous les platanes du quai de Sallèles-d’Aude.
Ils passent le réfrigérateur sur le gaz pour soulager le panneau solaire qui, à l’ombre, peine à recharger les batteries. Ils pourraient installer une éolienne complémentaire.
Une ancienne péniche hollandaise à voile, avec ses dérives latérales, fait escale, en route sans doute pour la méditerranée. « L’autre », qui n’a connu que la plaisance, est toujours un peu impressionné lorsqu’il croise d’anciens bateaux de commerce reconvertis.
Dimanche 18 juin
La veille en début de soirée, le village de Sallèles-d’Aude s’est donné rendez-vous à la Grand-Rue pour une édition avancée de la fête de la musique. La scène était à l’enseigne du « P’tit d’Oc ».
On annonce des températures encore plus hautes que la veille. Ils n’ont pas le courage de quitter leur abri de platanes. Et ils ne veulent pas déranger les pompiers qui font un exercice à la proue de « l’autre » et, de plus, il est dimanche.
Dans l’après-midi, un gros bateau de location heurte violemment « l’autre » en le propulsant contre l’empierrement du quai. Relevé de l’identité du chauffard, information de l’assurance et de la compagnie de location. La pompe de cale reste silencieuse : il n’y a pas d‘entrée d’eau pour l’instant. Par précaution, ils sollicitent le responsable du chantier naval de Port-la-Robine pour une inspection du bateau demain matin. Ils ne savent pas encore s’ils pourront reprendre la navigation demain comme prévu.
Lundi 19 juin
Aucun dégât important n’est constaté sur la coque suite au choc subi la veille. Ils seront attentifs à tout fonctionnement anormal de la pompe de cale.
Le ciel est voilé. Les conditions sont favorables pour reprendre la navigation. Ils lèvent les amarres vers 10:15 à destination de Narbonne. A la fin du canal de Jonction, ils empruntent la rivière Aude sur une courte distance pour rejoindre le canal de la Robine. Le voile de nuages s’est dissipé et le soleil est de plomb. Ils ont décidé de ne pas stationner au centre de Narbonne où les places à l’ombre sont rares. Ils amarrent le bateau au pied de l’écluse de Gua et du moulin du même nom vers 12:30. Deux heures un quart pour une dizaine de kilomètres et quatre écluses. Le moulin a été reconverti en bistro, aujourd’hui fermé.
Mardi 20 juin
Le ciel est voilé. Les nuages se maintiendront partiellement jusqu’en fin de journée offrant une trêve bienvenue dans la canicule. Le centre ville de Narbonne est à quelques quinze minutes de leur lieu d’amarrage.
Ils longent le canal sur le quai d’Alsace occupé par les bateaux-logements; passent sous ponts et passerelles; quittent le quai pour la rue Jean-Jaurès et débouchent sur la place de l’Hôtel-de-Ville. Le Monoprix s’est installé à l’enseigne des Dames de Paris. Ils poussent jusqu’aux Halles qui affichent leur style Baltard sur fond d’architecture gothique de l’église de Notre-Dame-de-Lamourguier. Les halles centenaires accueillent tous les matins promeneurs curieux et gourmets de tout poil.
Mercredi 21 juin
Vue de la Place de l’Hôtel-de-Ville, la cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur signale sa présence par son vaste chevet gothique. L’approche côté porche est pour le moins inattendue.
La construction du transept et du début de la nef a été abandonnée en chantier. Même Violet-le-Duc renonça à reprendre la construction.
Ils parcourent les rues piétonnes étroites avant de s’engager dans les ruelles désertées des promeneurs. Là où même les chats s’étonnent de leur présence ; là où les anciennes devantures racontent les luttes perdues du petit commerce local ; là où une improbable petite épicerie fait de la résistance.
Ils passeront la soirée au centre ville pour profiter de la fête de la musique.
Jeudi 22 juin
La veille au soir, pour la fête de la musique, ils prennent leur repas sous les platanes de la Promenade des Barques, soûlés par la cacophonie inaudible produite par deux scènes trop proches.
Ils sont allés chercher une ambiance plus agréable à leurs oreilles sur la place de l’Hôtel-de-Ville.
Ils prolongent d’un jour leur escale à Narbonne, le temps de constituer des provisions pour quelques jours. Ils n’auront guère la possibilité de faire des achats avant Port-la-Nouvelle et ils ont prévu une escale à l’île Ste-Lucie.
En attendant que l’ombre des platanes caresse « l’autre », ils se réfugient à l’ombre de l’imposant Palais des Archevêques sur une terrasse qui est devenue la leur.
Vendredi 23 juin
Ils larguent les amarres vers 9:45 pour l’île Ste-Lucie sans savoir qu’ils n’arriveront pas à destination.
Ils franchissent l’écluse de Narbonne et passent sous le Pont des Marchants qui porte deux rangées de maisons et une rue piétonne.
Le canal est désert. Les herbes aquatiques prolifèrent, réduisant le chenal à une voie étroite et sinueuse. L’hélice est entravée à plusieurs reprises. « L’autre » ne possède pas de puits d’hélice. Elle n’est pas disposée à plonger ; lui, encore moins. Ils s’en sortent avec des marches avant et arrière successives. A l’écluse de Mandirac, ils décident de rebrousser chemin. Disloquée sur la berge, l’Espérance n’y croit plus.
A quelques trois kilomètres de Narbonne, ils amarrent le bateau à l’ombre de quelques platanes pour une escale en nature avant de retrouver la ville.
Samedi 24 juin
Ils ont rendez-vous vers 18:00 pour l’apéro à Narbonne sur le bateau «Ediacara» que «l’autre» avait rencontré la saison dernière suite à un contact sur le blog.
La température approchera les 35 degrés, comme les jours précédents. Les places de stationnement à l’ombre sont rares au port de Narbonne. Ils se rendront à leur rendez-vous à vélo. Ils sont amarrés à quelques trois kilomètres du port.
Ils passeront une nuit supplémentaire en nature avant de rejoindre Narbonne avec le bateau.
Dimanche 25 juin
Ils ne sont pas pressés de quitter leur lieu d’amarrage sous les platanes. Ils larguent les amarres vers 13:00 lorsque le soleil commence à agacer «l’autre».
Le Quai Vallière est occupé par les bateaux résidents. Les places visiteurs au Cours de la République sont au soleil toute la journée. Ils passent sous le Pont des Marchands, franchissent l’écluse de Narbonne et poussent jusqu’au Quai d’Alsace où ils retrouvent la place qu’ils avaient quittée vendredi dernier au pied de l’écluse de Gua.
Ceux «d’Ediacara» qu’ils ont rencontrés la veille ont proposé de les emmener en voiture demain matin pour une balade à pied autour de l’étang de Gruissan. Ils pourront ainsi découvrir le paysage des étangs du littoral qu’ils avaient renoncé à explorer en bateau.
Lundi 26 juin
Le ciel est couvert. Les nuages lâchent même parfois quelques gouttes de pluie si timides qu’elles sèchent avant de vous toucher.
Le temps est idéal pour la balade prévue dans les étangs du bord de mer. Ils découvrent un paysage singulier structuré par les vestiges des bassins de sel abandonnés, un paysage incertain qui hésite entre littoral et terre ferme. Les maisons de Peyriac-de-mer se blottissent contre l’église du XIIe, s’intercalant entre les arcs boutants, traçant des passages si étroits qu’on ose à peine les désigner de ruelles.
Dans l’après-midi, la pluie s’enhardit tentant de brèves averses. Première trêve véritable dans la canicule qu’ils ont connue depuis leur départ.
Mardi 27 juin
Ils envisageaient reprendre la navigation ce matin. Ils avaient oublié qu’au fil de l’eau souvent les circonstances décident pour eux.
Ils sont prêts à larguer les amarres lorsqu’ils apprennent que l’écluse en amont de celle de Gua, au pied de laquelle ils sont stationnés, est en panne. La réparation pourrait prendre une bonne partie de la journée. Ils décident de prolonger leur escale à Narbonne. Ils profitent de l’ombre matinale des platanes pour ouvrir le toit et aérer le bateau. Après l’épisode pluvieux de la veille, le soleil est de retour dans un ciel voilé. Les températures resteront inférieures à 30 degrés.
Ils sont délogés de leur terrasse sur la Place de l’Hôtel-de-Ville. La police municipale établit un périmètre de sécurité. Un essaim d’abeilles «terroristes» est embusqué dans un olivier en pot.
Mercredi 28 juin
Ils quittent Narbonne sous le soleil. Mais très vite le ciel se charge de nuages menaçants. Ils ne passeront pas entre les gouttes.
Ils ont été surpris par un changement de temps aussi rapide qu’inattendu. D’ordinaire ils évitent de naviguer par temps de pluie. L’essuie-glace du bateau est petit et paresseux. Ils ouvrent partiellement le toit pour faciliter la sortie du pilote lors de l’amarrage dans les écluses. Ils sont à peine amarrés à Sallèles-d’Aude, qu’un soleil narquois perce les nuages. Ils passent les serpillières pour éponger l’eau à l’intérieur du bateau. La jeune et récente gérante du Proxi a plaisir à les revoir. Ils retrouvent leur table à la terrasse du bistrot de la Grand-Rue.
Jeudi 29 juin
Il y avait la vigilance canicule. Il y a eu la vigilance orage. Vigilance orange pour eux.
La veille au soir, l’orage grondait alentour. Un fort vent s’est levé qui a soufflé toute la nuit. Le bateau est amarré aux clous. Sous la poussée du vent, le bateau tire sur les amarres. Doutant de la résistance des clous, elle décide, en pleine nuit, de doubler les amarres en utilisant les platanes. Lui, confiant, reste sous la couette.
Après une nuit un peu mouvementée, ils resteront à quai aujourd’hui. Le vent est encore soutenu. Le soleil perce une couverture nuageuse dispersée. La température a baissé.
Vendredi 30 juin
Séquence écluses. Devant eux, ils en ont cinq à franchir pour remonter sur le canal du Midi.
A peine une écluse passée que la suivante se présente à moins de sept cents mètres. Après quelques quatre kilomètres et deux bonnes heures de navigation, ils rejoignent Port la Robine où ils avaient retrouvé «l’autre» il y trois semaines. Ils trouvent une place un peu en dehors du port où le bateau est à l’ombre dès le début de l’après-midi.
Un mannequin de la Lingerie Stockman de Paris leur tient compagnie sous le figuier de la terrasse du bistrot la Maison de l’Ecurie. Ils rentrent au bateau avec quatre figues fraîches pour le dessert du repas du soir.
Samedi 1er juillet
Il y a des jours dont ils n’ont rien à dire ; des jours où ils prennent du plaisir à égarer des heures sans compte à rendre.
La température a baissé. Soleil et nuages alternent. Les cigales ne chantent plus que par intermittence. Le pantalon remplace le short. Le survêtement est bienvenu.
En soirée ils rejoignent sur la terrasse de la Maison de l’Ecurie le mannequin paré de son écharpe de plumes.
Dimanche 2 juillet
C’est la première saison pour laquelle ils n’ont pas tracé d’itinéraire. Ils ne savent pas encore s’ils tenteront de remonter le Rhône.
Ils ont appris que le bateau «Ediacara», qu’ils ont revu à Narbonne, remontera le Rhône l’été prochain; leurs amis de la péniche «Wietske» également. Ils n’ont pas de partenaires connus pour une remontée cet été. Dans cette situation, elle estime devoir reporter le projet à l’année prochaine. Lui considère que si les conditions en ce qui concerne les débits du fleuve sont favorables, il faudra saisir l’opportunité. Dans leur indécision, ils font un peu du surplace entre Avignon et Toulouse.
« L’autre » les attendait avec impatience à Port-la-Robine, sur le canal du Midi, où il a passé l’hiver.
Lorsqu’ils l’ont rejoint hier en fin d’après-midi, il avait triste mine sous la poussière et la crasse accumulées. Ils savent qu’ils devront consacrer la fin de semaine pour un nettoyage complet du bateau. Avant de l’entreprendre, ils se rendent à Sallèles-d’Aude, à vélo, dans la matinée, en longeant l'embranchement de la Nouvelle, pour faire quelques provisions et prendre l’apéritif à la terrasse du café de la Paix. Après le retour à vélo, plus laborieux que l’aller, le repas de midi et l’incontournable sieste, l’après-midi est déjà bien engagé lorsqu’ils se mettent aux nettoyages. A l’heure de l’apéro de fin de journée, le carré et la cuisinette sont nettoyés.
Samedi 10 juin
Malgré les courbatures liées aux efforts fournis la veille, ils retournent à vélo à Sallèles-d’Aude, dans la matinée, pour compléter leurs provisions.
34 degrés à bord. Il fait trop chaud pour une sieste ; trop chaud également pour poursuivre les nettoyages entrepris la veille. Ils se replient à l’ombre, sur le quai, dans les fauteuils pliables. Ils attendront la fin de l’après-midi pour les nettoyages qu’ils décident d’achever par petites touches. Ils prendront le repas du soir au bord de l’embranchement de la Nouvelle, au restaurant la Maison de l’Ecurie qui inaugure sa première saison.
Dimanche 11 juin
La journée commence mal : panne de la pompe du circuit d’eau sanitaire. Plus d’eau à l’évier, ni au lavabo, ni à la douche.
Elle poursuivra le nettoyage extérieur du bateau avec l’eau du canal comme il se doit, pendant que lui essayera de détecter les raisons de la panne. Rien à signaler côté fusibles. Un testeur de courant électrique emprunté à un voisin du port confirme l’alimentation correcte de la pompe. La panne est liée à un branchement défectueux au pressostat-contacteur de la pompe. Dépose de la pièce et rétablissement du branchement. La panne électrique est réparée, mais le pressostat-contacteur maintenant fuit. Ils attendront lundi matin pour demander de l’aide au chantier naval du port. Ils feront leur toilette à l’aide d’une bassine et de bouteilles d’eau.
Lundi 12 juin
Ils continueront à faire la vaisselle et leur toilette avec la bassine et les bouteilles d’eau.
En raison d’une commande de pièces, le circuit d’eau sanitaire ne sera rétabli que demain. Ils profitent de la commande pour s’équiper d’une seconde pompe de cale. Au gré des pannes ils deviennent prévoyants.
Ils poursuivent les nettoyages du bateau durant la matinée avant que la chaleur n’impose un repli à l’ombre. Moites et somnolents dans leur fauteuil, ils se laissent distraire de leur lecture par les trajectoires souvent improbables des bateaux de location. En fin d’après-midi, ils trouvent une ombre rafraîchissante sur la terrasse d’une guinguette le long du canal du Midi, à quelques 500 m du port, et trinquent à la santé des amis au turbin.
Mardi 13 juin
L’eau coule à nouveau à l’évier, au lavabo et à la douche. Le bateau est propre, à quelques recoins près.
Il ne largueront toutefois pas les amarres demain. Ils profiteront de la présence au port d’un chantier naval pour équiper le bateau d’un panneau solaire. Amarrés en sauvage, ils pourront laisser tourner sans retenue le ventilateur.
Mercredi 14 juin
En fin de matinée le panneau solaire est installé. Ils testeront sa capacité en branchant le réfrigérateur sur les batteries et en laissant tourner le ventilateur.
Elle accompagne un voisin du port à une rivière proche pour se rafraîchir. Lui, dont les proches savent son peu d’attrait pour l’eau, se contentera de lecture à l’ombre des arbres du quai.
Jeudi 15 juin
En début de journée, quelques nuages bienvenus, accompagnés de quelques gouttes de pluie discrètes, calment l’ardeur du soleil.
Le soleil ne tardera toutefois pas à reprendre possession du ciel avec vigueur.
Depuis le port, ils longent le canal du Midi vers l’Ouest, franchissent le pont-canal de Cesse et atteignent le bar « La Porte Minervoise ». Le long de la berge, des bateaux s’abandonnent à la végétation dans l’attente d’improbables acquéreurs.
Ils largueront les amarres demain matin à destination de Sallèles-d’Aude.
Vendredi 16 juin
Ils larguent les amarres vers 9:15 à destination de Sallèles-d’Aude. Petite étape de décrassage : 5 écluses sur moins de 4 km.
A peine ont-ils quitté le port qu’ils sont confrontés à un bateau de location ivre dont le pilote a perdu la maîtrise. Ils passent les écluses avec trois bateaux de location et n’amarrent le bateau à Sallèles-d’Aude que vers 11:30. Deux heures un quart pour un trajet qu’ils avaient mis trente minutes à parcourir avec leur mini-vélo.
Ils trouvent une place à l’ombre de platanes, en face de la maison aux volets clos. Ici, les volets ne s’ouvrent qu’au coucher du soleil.
Samedi 17 juin
La température dépasse les 35 degrés à l’ombre. Ils prolongent leur escale sous les platanes du quai de Sallèles-d’Aude.
Ils passent le réfrigérateur sur le gaz pour soulager le panneau solaire qui, à l’ombre, peine à recharger les batteries. Ils pourraient installer une éolienne complémentaire.
Une ancienne péniche hollandaise à voile, avec ses dérives latérales, fait escale, en route sans doute pour la méditerranée. « L’autre », qui n’a connu que la plaisance, est toujours un peu impressionné lorsqu’il croise d’anciens bateaux de commerce reconvertis.
Dimanche 18 juin
La veille en début de soirée, le village de Sallèles-d’Aude s’est donné rendez-vous à la Grand-Rue pour une édition avancée de la fête de la musique. La scène était à l’enseigne du « P’tit d’Oc ».
On annonce des températures encore plus hautes que la veille. Ils n’ont pas le courage de quitter leur abri de platanes. Et ils ne veulent pas déranger les pompiers qui font un exercice à la proue de « l’autre » et, de plus, il est dimanche.
Dans l’après-midi, un gros bateau de location heurte violemment « l’autre » en le propulsant contre l’empierrement du quai. Relevé de l’identité du chauffard, information de l’assurance et de la compagnie de location. La pompe de cale reste silencieuse : il n’y a pas d‘entrée d’eau pour l’instant. Par précaution, ils sollicitent le responsable du chantier naval de Port-la-Robine pour une inspection du bateau demain matin. Ils ne savent pas encore s’ils pourront reprendre la navigation demain comme prévu.
Lundi 19 juin
Aucun dégât important n’est constaté sur la coque suite au choc subi la veille. Ils seront attentifs à tout fonctionnement anormal de la pompe de cale.
Le ciel est voilé. Les conditions sont favorables pour reprendre la navigation. Ils lèvent les amarres vers 10:15 à destination de Narbonne. A la fin du canal de Jonction, ils empruntent la rivière Aude sur une courte distance pour rejoindre le canal de la Robine. Le voile de nuages s’est dissipé et le soleil est de plomb. Ils ont décidé de ne pas stationner au centre de Narbonne où les places à l’ombre sont rares. Ils amarrent le bateau au pied de l’écluse de Gua et du moulin du même nom vers 12:30. Deux heures un quart pour une dizaine de kilomètres et quatre écluses. Le moulin a été reconverti en bistro, aujourd’hui fermé.
Mardi 20 juin
Le ciel est voilé. Les nuages se maintiendront partiellement jusqu’en fin de journée offrant une trêve bienvenue dans la canicule. Le centre ville de Narbonne est à quelques quinze minutes de leur lieu d’amarrage.
Ils longent le canal sur le quai d’Alsace occupé par les bateaux-logements; passent sous ponts et passerelles; quittent le quai pour la rue Jean-Jaurès et débouchent sur la place de l’Hôtel-de-Ville. Le Monoprix s’est installé à l’enseigne des Dames de Paris. Ils poussent jusqu’aux Halles qui affichent leur style Baltard sur fond d’architecture gothique de l’église de Notre-Dame-de-Lamourguier. Les halles centenaires accueillent tous les matins promeneurs curieux et gourmets de tout poil.
Mercredi 21 juin
Vue de la Place de l’Hôtel-de-Ville, la cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur signale sa présence par son vaste chevet gothique. L’approche côté porche est pour le moins inattendue.
La construction du transept et du début de la nef a été abandonnée en chantier. Même Violet-le-Duc renonça à reprendre la construction.
Ils parcourent les rues piétonnes étroites avant de s’engager dans les ruelles désertées des promeneurs. Là où même les chats s’étonnent de leur présence ; là où les anciennes devantures racontent les luttes perdues du petit commerce local ; là où une improbable petite épicerie fait de la résistance.
Ils passeront la soirée au centre ville pour profiter de la fête de la musique.
Jeudi 22 juin
La veille au soir, pour la fête de la musique, ils prennent leur repas sous les platanes de la Promenade des Barques, soûlés par la cacophonie inaudible produite par deux scènes trop proches.
Ils sont allés chercher une ambiance plus agréable à leurs oreilles sur la place de l’Hôtel-de-Ville.
Ils prolongent d’un jour leur escale à Narbonne, le temps de constituer des provisions pour quelques jours. Ils n’auront guère la possibilité de faire des achats avant Port-la-Nouvelle et ils ont prévu une escale à l’île Ste-Lucie.
En attendant que l’ombre des platanes caresse « l’autre », ils se réfugient à l’ombre de l’imposant Palais des Archevêques sur une terrasse qui est devenue la leur.
Vendredi 23 juin
Ils larguent les amarres vers 9:45 pour l’île Ste-Lucie sans savoir qu’ils n’arriveront pas à destination.
Ils franchissent l’écluse de Narbonne et passent sous le Pont des Marchants qui porte deux rangées de maisons et une rue piétonne.
Le canal est désert. Les herbes aquatiques prolifèrent, réduisant le chenal à une voie étroite et sinueuse. L’hélice est entravée à plusieurs reprises. « L’autre » ne possède pas de puits d’hélice. Elle n’est pas disposée à plonger ; lui, encore moins. Ils s’en sortent avec des marches avant et arrière successives. A l’écluse de Mandirac, ils décident de rebrousser chemin. Disloquée sur la berge, l’Espérance n’y croit plus.
A quelques trois kilomètres de Narbonne, ils amarrent le bateau à l’ombre de quelques platanes pour une escale en nature avant de retrouver la ville.
Samedi 24 juin
Ils ont rendez-vous vers 18:00 pour l’apéro à Narbonne sur le bateau «Ediacara» que «l’autre» avait rencontré la saison dernière suite à un contact sur le blog.
La température approchera les 35 degrés, comme les jours précédents. Les places de stationnement à l’ombre sont rares au port de Narbonne. Ils se rendront à leur rendez-vous à vélo. Ils sont amarrés à quelques trois kilomètres du port.
Ils passeront une nuit supplémentaire en nature avant de rejoindre Narbonne avec le bateau.
Dimanche 25 juin
Ils ne sont pas pressés de quitter leur lieu d’amarrage sous les platanes. Ils larguent les amarres vers 13:00 lorsque le soleil commence à agacer «l’autre».
Le Quai Vallière est occupé par les bateaux résidents. Les places visiteurs au Cours de la République sont au soleil toute la journée. Ils passent sous le Pont des Marchands, franchissent l’écluse de Narbonne et poussent jusqu’au Quai d’Alsace où ils retrouvent la place qu’ils avaient quittée vendredi dernier au pied de l’écluse de Gua.
Ceux «d’Ediacara» qu’ils ont rencontrés la veille ont proposé de les emmener en voiture demain matin pour une balade à pied autour de l’étang de Gruissan. Ils pourront ainsi découvrir le paysage des étangs du littoral qu’ils avaient renoncé à explorer en bateau.
Lundi 26 juin
Le ciel est couvert. Les nuages lâchent même parfois quelques gouttes de pluie si timides qu’elles sèchent avant de vous toucher.
Le temps est idéal pour la balade prévue dans les étangs du bord de mer. Ils découvrent un paysage singulier structuré par les vestiges des bassins de sel abandonnés, un paysage incertain qui hésite entre littoral et terre ferme. Les maisons de Peyriac-de-mer se blottissent contre l’église du XIIe, s’intercalant entre les arcs boutants, traçant des passages si étroits qu’on ose à peine les désigner de ruelles.
Dans l’après-midi, la pluie s’enhardit tentant de brèves averses. Première trêve véritable dans la canicule qu’ils ont connue depuis leur départ.
Mardi 27 juin
Ils envisageaient reprendre la navigation ce matin. Ils avaient oublié qu’au fil de l’eau souvent les circonstances décident pour eux.
Ils sont prêts à larguer les amarres lorsqu’ils apprennent que l’écluse en amont de celle de Gua, au pied de laquelle ils sont stationnés, est en panne. La réparation pourrait prendre une bonne partie de la journée. Ils décident de prolonger leur escale à Narbonne. Ils profitent de l’ombre matinale des platanes pour ouvrir le toit et aérer le bateau. Après l’épisode pluvieux de la veille, le soleil est de retour dans un ciel voilé. Les températures resteront inférieures à 30 degrés.
Ils sont délogés de leur terrasse sur la Place de l’Hôtel-de-Ville. La police municipale établit un périmètre de sécurité. Un essaim d’abeilles «terroristes» est embusqué dans un olivier en pot.
Mercredi 28 juin
Ils quittent Narbonne sous le soleil. Mais très vite le ciel se charge de nuages menaçants. Ils ne passeront pas entre les gouttes.
Ils ont été surpris par un changement de temps aussi rapide qu’inattendu. D’ordinaire ils évitent de naviguer par temps de pluie. L’essuie-glace du bateau est petit et paresseux. Ils ouvrent partiellement le toit pour faciliter la sortie du pilote lors de l’amarrage dans les écluses. Ils sont à peine amarrés à Sallèles-d’Aude, qu’un soleil narquois perce les nuages. Ils passent les serpillières pour éponger l’eau à l’intérieur du bateau. La jeune et récente gérante du Proxi a plaisir à les revoir. Ils retrouvent leur table à la terrasse du bistrot de la Grand-Rue.
Jeudi 29 juin
Il y avait la vigilance canicule. Il y a eu la vigilance orage. Vigilance orange pour eux.
La veille au soir, l’orage grondait alentour. Un fort vent s’est levé qui a soufflé toute la nuit. Le bateau est amarré aux clous. Sous la poussée du vent, le bateau tire sur les amarres. Doutant de la résistance des clous, elle décide, en pleine nuit, de doubler les amarres en utilisant les platanes. Lui, confiant, reste sous la couette.
Après une nuit un peu mouvementée, ils resteront à quai aujourd’hui. Le vent est encore soutenu. Le soleil perce une couverture nuageuse dispersée. La température a baissé.
Vendredi 30 juin
Séquence écluses. Devant eux, ils en ont cinq à franchir pour remonter sur le canal du Midi.
A peine une écluse passée que la suivante se présente à moins de sept cents mètres. Après quelques quatre kilomètres et deux bonnes heures de navigation, ils rejoignent Port la Robine où ils avaient retrouvé «l’autre» il y trois semaines. Ils trouvent une place un peu en dehors du port où le bateau est à l’ombre dès le début de l’après-midi.
Un mannequin de la Lingerie Stockman de Paris leur tient compagnie sous le figuier de la terrasse du bistrot la Maison de l’Ecurie. Ils rentrent au bateau avec quatre figues fraîches pour le dessert du repas du soir.
Samedi 1er juillet
Il y a des jours dont ils n’ont rien à dire ; des jours où ils prennent du plaisir à égarer des heures sans compte à rendre.
La température a baissé. Soleil et nuages alternent. Les cigales ne chantent plus que par intermittence. Le pantalon remplace le short. Le survêtement est bienvenu.
En soirée ils rejoignent sur la terrasse de la Maison de l’Ecurie le mannequin paré de son écharpe de plumes.
Dimanche 2 juillet
C’est la première saison pour laquelle ils n’ont pas tracé d’itinéraire. Ils ne savent pas encore s’ils tenteront de remonter le Rhône.
Ils ont appris que le bateau «Ediacara», qu’ils ont revu à Narbonne, remontera le Rhône l’été prochain; leurs amis de la péniche «Wietske» également. Ils n’ont pas de partenaires connus pour une remontée cet été. Dans cette situation, elle estime devoir reporter le projet à l’année prochaine. Lui considère que si les conditions en ce qui concerne les débits du fleuve sont favorables, il faudra saisir l’opportunité. Dans leur indécision, ils font un peu du surplace entre Avignon et Toulouse.
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