La Saône (Lyon - Pont-de-Vaux - Verdun-sur-le-Doubs)

Vendredi 10 août
Ils se réveillent hors saison. La température a baissé d’une dizaine de degrés.
Ils quittent le port de plaisance de Lyon vers 7:00. Le soleil levant dore les façades des quais de la rive droite de la Saône, le chevet de la Cathédrale St-Jean, dominé par la Basilique Notre-Dame de Fourvière. Quelques nuages rappellent l’épisode orageux de la veille. Ils se dissiperont rapidement. Ils amarrent le bateau à Trévoux vers 10:30. La journée est à peine entamée, les conditions de navigation sont optimales. Il propose de poursuivre jusqu’à Montmerle où «Ediacara» a fait escale. Elle hésite. «L’autre» est prêt à continuer, pressé de montrer ses nouveaux pare-battages à «Ediacara». A Montmerle les places sont rares. «Ediacara» accueille «l’autre» à couple.
C’est comme si, sur le Rhône, ils avaient perdu l’habitude d’écourter les étapes: 6 heures pour 54 km et 1 écluse.





Samedi 11 août
Le tandem s’est reformé pour une étape.
Au lever du jour «l’autre» quitte Montmerle avec «Ediacara» dans son sillage. Ils ont basculé dans une autre saison. La rivière est enveloppée d’une brume qui se dissipera sous les premiers rayons du soleil. A la sortie de l’écluse de Dracé, «Ediacara» s’approche prudemment d’un ponton sous l’oeil inquiet de «l’autre». «Ediacara» a perdu l’usage de la marche arrière. Un mécanicien intervient dans l’heure pour régler le câble de commande de l’inverseur qui n’a pas dû être réglé de manière optimale lors de la première intervention aux Roches-de-Condrieu. Ils passent le ponton du centre ville de Mâcon pour rejoindre le port de plaisance en amont. Ils ont besoin, l’un et l’autre, d’une escale tranquille.




Dimanche 12 août
«L’autre» prolonge l’escale au port de plaisance de Mâcon.
«Ediacara» a largué les amarres au petit matin. Ils savent qu’ils se reverront au fil de l’eau, mais ne savent ni quand ni où.
Ils ont décidé d’une escale de récupération, de farniente, en attendant de mettre le cap sur Pont-de-Vaux, lundi ou mardi, selon les conditions météorologiques, pour y revoir des amis rencontrés dans une autre vie.


Lundi 13 août
Ils quittent le port de Mâcon vers 8:45.
La Saône est lisse et déserte sous un ciel nuageux. Les pêcheurs sont déjà actifs. Les vaches broutent sur la berge indifférentes à «l’autre» et au cygne qui les observe. A la hauteur du pont de Fleurville, ils prennent à tribord et franchissent l’écluse qui donne accès au canal de Pont-de-Vaux. Ils s’y sentent un peu à l’étroit, après avoir navigué sur le Rhône et la Saône pendant une vingtaine de jours. Après trois kilomètres, le port est en vue. Ils y amarrent le bateau vers 11:15. En fin d’après-midi ils retrouveront les amis avec lesquels ils ont rendez-vous. Ils fermeront leur carnet de bord le temps de leur petit séjour à terre.






Vendredi 17 août
Ils avaient abandonné «l’autre» au port de Pont-de-Vaux, lundi dernier. Le temps de passer quelques jours chez des amis dans une ancienne ferme bressane. Ils ont rejoint le bateau en milieu de journée. Ils l’avaient laissé sous la pluie et le retrouvent sous un ciel couvert. Le soleil sera de retour dès demain. Ils envisagent rejoindre Verdun-sur-le-Doubs en trois étapes en faisant escale à Tournus et Chalon-sur-Saône.


Samedi 18 août
Le ciel est bleu sans un plis, lavé et repassé durant la nuit.
Ils larguent les amarres vers 8:45. Il leur faut une cinquantaine de minutes pour parcourir le canal de Pont-de-Vaux et franchir l’écluse qui permet de redescendre sur la Saône. Vers 11:00, la halte de Tournus est en vue. Le ponton est plein. Un bateau libère une place à leur arrivée. Les attractions foraines se sont installées sur le quai. Les ruelles du centre sont calmes. Le cinéma a fermé pour vacances et travaux de rénovation. Les vins, spiritueux et liqueurs de marques ont cédé la place aux vêtements. Les temps changent.







Dimanche 19 août
Ils traînent sous la couette en ce dimanche matin.
Ils avaient pourtant décidé de reprendre la navigation mais pour une petite étape.
Vers 9:45, le bateau voisin largue les amarres pour se mettre dans le sillage de la péniche «Occitania». Ils font de même. L’écluse d’Ormes les accueille portes ouvertes. Après une bonne heure de navigation, Gigny-sur-Saône où ils ont prévu faire escale est en vue. Ils décident de poursuivre sur Chalon-sur-Saône où ils amarrent le bateau vers 13:00. Le port de Chalon est agréable. Séparé de la voie d’eau principale par l’Ile St-Laurent, il est à l’abri des remous du trafic. Le ponton des bateaux de passage est en frange, au pied des grands arbres de l’île.



Lundi 20 août
Ils prolongent d’une nuit l’escale à Chalon-sur-Saône.
Sur les quais, les arbres taillés accueillent au garde-à-vous les bateaux-hôtels. Il n’y a pas foule dans les rues piétonnes du centre. De nombreux commerces sont fermés, comme un lundi d’août. Le magasin de disques ne rouvrira pas. La devanture attend un salon de coiffure ou une onglerie. Le créateur des lampadaires de la Place de l’Hôtel de Ville s’est donné de la peine, ça se voit.
Les bateaux de location sont de retour. Plusieurs ont fait escale au port de Chalon. Demain «l’autre» partira de bonne heure, discrètement sans les réveiller.





Mardi 21 août
Le réveil n’a pas sonné. En l’absence d’«Ediacara», «l’autre» se laisse un peu aller.
Il quitte le port de plaisance vers 8:45. Les bateaux de location sont encore moins matinaux que lui. Les quais du Port Nord de Chalon sont vides. Les péniches rouillent à côté. Les pêcheurs sont déjà bien installés. Après deux heures trois quarts de navigation, «l’autre» retrouve sa place au Port du Confluent de Verdun-sur-le-Doubs, son ancien port d’attache quitté en juin 2015 pour le grand périple vers le Sud. Ignorant les remarques des sceptiques, il l’aura fait: descendre et remonter le Rhône.
Ils feront une pause avant de retrouver le bateau vers la mi-septembre. Dans l’attente, ils referment leur carnet de bord.




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