Canal du Centre (Fragnes - Dennevy)

Fragnes - Fontaines, 22 septembre

Ils n’allaient tout de même pas faire d’une traite les 11 écluses qui les séparent de Chagny. D’autant moins que le temps est à la pluie. Ils reprennent leurs rôles et gestes dans trois écluses pendant une heure de navigation et amarrent le bateau en aval du pont de Fontaines à quelques 5 kilomètres de Fragnes. Petite remise en forme avant d’affronter demain 8 écluses sur 7 kilomètres pour atteindre Chagny.




Fontaines - Chagny, 23 septembre

Ils reprennent la navigation à 9:00 pour l’ouverture des écluses. Ils en ont 8 à monter pour atteindre Chagny. La navigation est fluide. Ils enchaînent les écluses sans attente. A l’avant-dernière, les oies veillent sur la bassinée ; à la dernière, une petite pluie s’invite. Ils amarrent le bateau vers 11:15, pour l’apéro. A Chagny, ils ne font pas escale au port municipal. «L’autre» a ses habitudes à la base des bateaux «Snaily».





Chagny, 24 septembre

Ils avaient oublié que l’automne est arrivé.
La température a soudainement baissé. Le paysage ruisselle sous la pluie.
Il y a moins de trois semaines qu’ils ont rejoint le bateau, quatre jours seulement qu’ils ont repris la navigation et déjà la fin de saison s’annonce. «L’autre» passera encore une nuit à Chagny avant de rejoindre la péniche «anima» à Dennevy demain, si le temps le permet.



Chagny - Dennevy, 25 septembre

Et voilà, c’est déjà fini.
Ils larguent les amarres vers 9:00 en espérant arriver à destination avant la pluie annoncée. Après 1.5 h de navigation, pour une dizaine de kilomètres et deux écluses, «l’autre» retrouve «anima» à Dennevy sous un ciel menaçant. Il est passé entre les gouttes.
Ils mettront la saison 2020 entre parenthèses, toute cette fichue année aussi.


Saône (Lechâtelet - Fragnes)

Lechâtelet, 4 septembre

Ils ont rejoint « l’autre » à Lechâtelet sur la Saône.
Ils ne reprendront pas la navigation avant plusieurs jours. En plus de la pompe, une autre pièce du système hydraulique doit être remplacée. La pièce ne sera pas facile à trouver compte tenu de l’âge du bateau. Ils patientent depuis la mi-juin. Ils patienteront encore. Ils nettoieront et prépareront le bateau pour provoquer le destin. Lorsque l’hélice tournera, ils seront prêts à larguer les amarres. Mais la saison sera brève. Le paysage, au soleil couchant, prend déjà des couleurs automnales.




Lechâtelet, 5 septembre

Au port de Lechâtelet, les objets photogéniques sont rares.
En attendant de parcourir les alentours à la recherche d’un point de vue digne d’une photographie, ils cadrent le paysage avec l’ancienne écluse désaffectée. L’ouvrage se prête au jeu et prend la pose.





Lechâtelet, 6 septembre

La rédaction du carnet de bord est laborieuse quand la prolongation de l’escale est imposée.
Ils savent que la transmission hydraulique du bateau ne sera pas réparée avant quelques jours. Ils font durer le nettoyage du bateau, procèdent pas petites touches. Dans les intervalles, entre la sieste et l’apéro, ils s’inquiètent de l’illustration de la notice du jour. Le paysage n’est pas coopératif. Le dimanche, il se repose, surtout lorsque le ciel est gris.



Lechâtelet, 7 septembre

Entre deux coups de serpillières, de torchons et d’éponges abrasives, ils se baladent.
Ils remontent le chemin de hallage de la dérivation de l’écluse désaffectée de Lechâtelet jusqu’à l’ancienne porte de garde. En l’absence de ces vestiges, on ne saurait imaginé le canal perdu. Là où la péniche flottait, la barque du pêcheur aujourd’hui s’échouerait.




Lechâtelet, 8 septembre

A Lechâtelet la nuit est calme ; le jour aussi.
Au pied de l’écluse désaffectée, le port est dans une impasse. Les bateaux n’y sont pas nombreux ; peu sont occupés. Le village n’offre aucun commerce. Le seul bistrot est fermé pour cause de vacances. Ils aménagent leur terrasse sur la berge.
Heureusement le beau temps s’est installé pour durer. Il manquerait plus qu’il pleuve.



Lechâtelet, 9 septembre

Ils ne sont pas encore sortis du port de Lechâtelet.
Ils attendent la dernière pièce nécessaire à la remise en état de la transmission hydraulique du bateau. Mis en quarantaine par les circonstances, ils commencent à douter pouvoir naviguer cette saison. Le pêcheur sur l’eau tranquille ne s’en soucie guère.
Contre mauvaise fortune, ils prendront le repas du soir sous les marronniers de la terrasse du bistrot qui vient de rouvrir. Ils garderont un œil sur «l’autre».





10 septembre

Ils ne demanderont pas aux amis de patienter avec eux. Dans l’attente de la réparation du bateau, ils ferment le cahier de bord. Ils ne le rouvriront qu’à la reprise de la navigation, sauf circonstances particulières.



Lechâtelet, 18 septembre

Le temps passe même si rien ne se passe.
Ils ont appris la patience, éprouvé l’écoulement du temps quand rien ne bouge. Voilà deux semaines qu’ils ont retrouvé «l’autre» au port de Lechâtelet, une qu’ils n’ont pas rouvert leur cahier de bord. Aujourd’hui ça bouge. Le bateau est réparé. Les essais sont concluants. «L’autre» compte les nuits.




Lechâtelet, 19 septembre

Ils avaient presque abandonné l’idée de naviguer. Il se sont donné un jour pour la retrouver. Ils largueront les amarres demain. Il est temps, avant que l’eau stagnante du canal de l’ancienne écluse ne piège «l’autre» dans ses herbes.




Lechâtelet - Verdun-sur-le-Doubs, 20 septembre

Même si c’est dimanche, ils larguent les amarres.
Il suffit qu’ils reprennent la navigation pour que le ciel se couvre. Le soleil perce avec peine les nuages menaçants. Toutefois, la pluie les épargne. Après 3.5 heures, pour 30 km et 1 écluse, «l’autre» retrouve le port de Verdun-sur-le-Doubs qu’il connaît bien et apprécie. Ici, il se sent toujours un peu chez lui.




Verdun-sur-le-Doubs - Fragnes, 21 septembre

Ils n’ont jamais fait une escale aussi brève à Verdun-sur-le-Doubs.
Ils viennent de reprendre la navigation et pensent déjà à la fin de saison. La péniche «anima» accueillera «l’autre» pour l’hiver, sur le canal du Centre. En raison d’une insuffisance des ressources en eau, le canal ferme le 27 septembre en fin de journée. Ils ont décidé d’entrer sur le canal dès aujourd’hui. Ils descendent la Saône sur 24 km et franchissent l’écluse qui permet de monter sur le canal. Après 3.5 heures de navigation, pour 28 km et 1 écluse, «l’autre» est amarré à Fragnes. En fin d’après-midi, les averses troublent le paysage.




Saison compromise

3 août

La patience de « L’autre » est mise à rude épreuve. Il attend toujours à Lechâtelet sur la Saône avec la chaise vide du pêcheur pour seule compagne.
La pièce de remplacement a été difficile à trouver. Le délai de livraison est plus long que prévu. La pompe du système hydraulique ne sera vraisemblablement pas livrée avant le 12 août, à la veille des vacances annuelles du chantier naval.
Ils devront patienter jusqu’au mois de septembre pour monter à bord.
Dans l'attente vous pouvez prendre connaissance des anciens carnets de bord, chronologiquement ou par voies navigables.


Déconfinement

Ils doivent reporter la date des retrouvailles avec « l’autre ».
La mise en service du bateau, à la sortie de l’hivernage, a révélé une défaillance de la pompe du système hydraulique. Ils attendent la livraison de la pièce et la réparation. «L’autre» patiente à Lechâtelet sur la Saône.