Lechâtelet, 4 septembre
Ils ont rejoint « l’autre » à Lechâtelet sur la Saône.
Ils ne reprendront pas la navigation avant plusieurs jours. En plus de la pompe, une autre pièce du système hydraulique doit être remplacée. La pièce ne sera pas facile à trouver compte tenu de l’âge du bateau. Ils patientent depuis la mi-juin. Ils patienteront encore. Ils nettoieront et prépareront le bateau pour provoquer le destin. Lorsque l’hélice tournera, ils seront prêts à larguer les amarres. Mais la saison sera brève. Le paysage, au soleil couchant, prend déjà des couleurs automnales.
Lechâtelet, 5 septembre
Au port de Lechâtelet, les objets photogéniques sont rares.
En attendant de parcourir les alentours à la recherche d’un point de vue digne d’une photographie, ils cadrent le paysage avec l’ancienne écluse désaffectée. L’ouvrage se prête au jeu et prend la pose.
Lechâtelet, 6 septembre
La rédaction du carnet de bord est laborieuse quand la prolongation de l’escale est imposée.
Ils savent que la transmission hydraulique du bateau ne sera pas réparée avant quelques jours. Ils font durer le nettoyage du bateau, procèdent pas petites touches. Dans les intervalles, entre la sieste et l’apéro, ils s’inquiètent de l’illustration de la notice du jour. Le paysage n’est pas coopératif. Le dimanche, il se repose, surtout lorsque le ciel est gris.
Lechâtelet, 7 septembre
Entre deux coups de serpillières, de torchons et d’éponges abrasives, ils se baladent.
Ils remontent le chemin de hallage de la dérivation de l’écluse désaffectée de Lechâtelet jusqu’à l’ancienne porte de garde. En l’absence de ces vestiges, on ne saurait imaginé le canal perdu. Là où la péniche flottait, la barque du pêcheur aujourd’hui s’échouerait.
Lechâtelet, 8 septembre
A Lechâtelet la nuit est calme ; le jour aussi.
Au pied de l’écluse désaffectée, le port est dans une impasse. Les bateaux n’y sont pas nombreux ; peu sont occupés. Le village n’offre aucun commerce. Le seul bistrot est fermé pour cause de vacances. Ils aménagent leur terrasse sur la berge.
Heureusement le beau temps s’est installé pour durer. Il manquerait plus qu’il pleuve.
Lechâtelet, 9 septembre
Ils ne sont pas encore sortis du port de Lechâtelet.
Ils attendent la dernière pièce nécessaire à la remise en état de la transmission hydraulique du bateau. Mis en quarantaine par les circonstances, ils commencent à douter pouvoir naviguer cette saison. Le pêcheur sur l’eau tranquille ne s’en soucie guère.
Contre mauvaise fortune, ils prendront le repas du soir sous les marronniers de la terrasse du bistrot qui vient de rouvrir. Ils garderont un œil sur «l’autre».
10 septembre
Ils ne demanderont pas aux amis de patienter avec eux. Dans l’attente de la réparation du bateau, ils ferment le cahier de bord. Ils ne le rouvriront qu’à la reprise de la navigation, sauf circonstances particulières.
Lechâtelet, 18 septembre
Le temps passe même si rien ne se passe.
Ils ont appris la patience, éprouvé l’écoulement du temps quand rien ne bouge. Voilà deux semaines qu’ils ont retrouvé «l’autre» au port de Lechâtelet, une qu’ils n’ont pas rouvert leur cahier de bord. Aujourd’hui ça bouge. Le bateau est réparé. Les essais sont concluants. «L’autre» compte les nuits.
Lechâtelet, 19 septembre
Ils avaient presque abandonné l’idée de naviguer. Il se sont donné un jour pour la retrouver. Ils largueront les amarres demain. Il est temps, avant que l’eau stagnante du canal de l’ancienne écluse ne piège «l’autre» dans ses herbes.
Lechâtelet - Verdun-sur-le-Doubs, 20 septembre
Même si c’est dimanche, ils larguent les amarres.
Il suffit qu’ils reprennent la navigation pour que le ciel se couvre. Le soleil perce avec peine les nuages menaçants. Toutefois, la pluie les épargne. Après 3.5 heures, pour 30 km et 1 écluse, «l’autre» retrouve le port de Verdun-sur-le-Doubs qu’il connaît bien et apprécie. Ici, il se sent toujours un peu chez lui.
Verdun-sur-le-Doubs - Fragnes, 21 septembre
Ils n’ont jamais fait une escale aussi brève à Verdun-sur-le-Doubs.
Ils viennent de reprendre la navigation et pensent déjà à la fin de saison. La péniche «anima» accueillera «l’autre» pour l’hiver, sur le canal du Centre. En raison d’une insuffisance des ressources en eau, le canal ferme le 27 septembre en fin de journée. Ils ont décidé d’entrer sur le canal dès aujourd’hui. Ils descendent la Saône sur 24 km et franchissent l’écluse qui permet de monter sur le canal. Après 3.5 heures de navigation, pour 28 km et 1 écluse, «l’autre» est amarré à Fragnes. En fin d’après-midi, les averses troublent le paysage.
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