Petite Saône (Saint-Jean-de-Losne - Gray)

Saint-Jean-de-Losne
Samedi 1er juin

Ils ont été bien inspirés de rester à quai.
A la mi-journée, une trombe d’eau éclabousse «l’autre» soulagé de ne pas naviguer en ce moment à contre-courant sur la Saône.
On dit que ce mois de mai a été le plus pluvieux depuis plusieurs décennies. Ils n’en doutent pas un instant et redoutent qu’il n’en soit de même pour le mois de juin. Depuis qu’ils ont rejoint le bateau, il y a plus de trois semaines, ils n’ont profité de la terrasse qu’une seule fois.



Saint-Jean-de-Losne
Dimanche 2 juin

Ils défient la pluie. Il faudra bien qu’elle cesse de tomber.
Ils larguent les amarres, s’arrêtent à la sortie de la Gare d’Eau au ponton à carburants pour compléter le réservoir de gazole et remontent la Saône à destination d’Auxonne. La pluie n’est pas du tout intimidée par leur initiative, bien au contraire. Moins d’un kilomètre en amont, le ponton du camping offre une place libre. Ils la prennent. Ils passeront une nuit supplémentaire à Saint-Jean-de-Losne, dans un endroit familier. Ce soir, ils mangeront à la guinguette du camping pour se remonter le moral. Des éclaircies sont prévues pour demain.



Saint-Jean-de-Losne – Auxonne
Lundi 3 juin

Ils avancent un peu.
Les éclaircies annoncées se font attendre, mais il ne pleut pas. Ils larguent les amarres vers 9:00. L’écluse d’Auxonne, la seule de l’étape, refuse de passer au vert. La petite barque qui en est sortie a dû passer sous les capteurs. Il faudra l’intervention du poste de commandement pour faire comprendre à l’écluse qu’elle est vide et peut accueillir des bateaux. En ce début de saison, les incidents d’écluses s’accumulent.
Après 3.25 heures de navigation pour 17 kilomètres et 1 écluse, ils amarrent le bateau aux pontons d’Auxonne. Ici aussi, le paysage est familier pour «l’autre» : en arrière plan, les fortifications et le Pont de France ; sur le côté, les immeubles d’habitation de la Rue du Jeu de l’Arc.
Le ciel ne s’est toujours pas éclairci. Il attend sans doute le coucher du soleil.







Auxonne
Mardi 4 juin

Le ciel s’est enfin éclairci.
Ils installent la terrasse de «l’autre» et retrouvent celle de la Rue du Bourg où ils se sentent un peu chez eux.
Par mauvais temps, ils évitent de naviguer. Par beau temps, ils profitent de l’escale. Ils ne sont pas encore arrivés à Amiens. A celles et ceux qui l’auraient oublié, ils rappellent qu’Amiens est l’objectif "ambitieux" qu’ils ont fixé.





Auxonne – Pontailler-sur-Saône
Mercredi 5 juin

La Petite Saône méandre. Si le verbe "méandrer" n'existe pas, il sera temps de l'inventer. Il convient bien à "l'autre".
Ils ont quitté Auxonne vers 9:00 sous un ciel éclairci. Ils n'ont rencontré aucun problème sur la seule écluse de l’étape. Ils avaient jusqu’ici connu suffisamment d’incidents.
À Pontailler de-sur-Saône, le ponton sous les marronniers est vide. Ils y amarrent «l’autre» après 2.5 heures de navigation pour 17 kilomètres et 1 écluse. C’est leur lieu d’amarrage préféré : protégé des remous du trafic de la Saône, à l’écart de la flotte des bateaux du port, à l’ombre de grands arbres. Ils admettent que la recherche de l’ombre n’est pas une priorité tant les éclaircies sont fugaces.







Pontailler-sur-Saône
Jeudi 6 juin

Il est des lieux qui invitent à prolonger l’escale.
Sous les marronniers, il vient à «l’autre» une envie de farniente. Pas sûr que le moteur démarre, s’ils ont l’idée saugrenue de larguer les amarres.
Ils ont pris une décision quant au choix de l’itinéraire. Ils laisseront de côté le Canal de la Marne à la Saône et continueront à remonter la Saône pour prendre le Canal de l’Est. Ils savent où ils iront, mais pas encore quand.


Pontailler-sur-Saône – Mantoche
Vendredi 7 juin

La Petite Saône prend des allures de rivière sauvage.
«L’autre» a quitté le ponton sous les marronniers sans rechigner vers 9:45.
Après la première écluse, celle d’Heuilley, il laisse à bâbord l’embranchement du canal entre la Marne et la Saône. A la seconde écluse de l’étape, celle d’Apremont, «l’autre» rejoint la péniche «Out of the Blue» derrière laquelle il a fait escale à Auxonne. Après 3.5 heures de navigation pour 23 km et 2 écluses, ils amarrent le bateau au quai de Mantoche. Les saules pleureurs ont remplacé les marronniers.









Mantoche
Samedi 8 juin

Le petit village vaut bien une escale.
Au centre, le château et l’église mêlent leur architecture. Le village a connu des jours meilleurs. La façade renaissance de la Rue d’Apremont ne dira pas le contraire.
Aujourd’hui «La Capitainerie», épicerie-bar-restaurant, récemment inaugurée, tente de revitaliser le village. Elle est située à quelques pas des anneaux d’amarrage. Entre le quai et le mur du parc du château, des saules pleureurs attendent le soleil pour offrir leur ombre.
Le lieu a tout pour plaire à «l’autre».









Mantoche
Dimanche 9 juin

«L’autre» prolonge l’escale.
Celles et ceux qui le connaissent s’en doutaient un peu. Il n’est pas le seul ; «Out of the Blue» également. Le quai s’est vidé en début de matinée. Les escales d’une nuit arriveront dans l’après-midi.
La veille, la pluie a occupé toute la seconde partie de la journée. Les saules dégoulinaient. Ce matin, ils sèchent au soleil. L’éclaircie sera brève. Dès la mi-journée, les nuages sont de retour accompagnés de petites pluies intermittentes.







Mantoche – Gray
Lundi 10 juin

Ils larguent les amarres, la conscience tranquille.
Ils ont soutenu le commerce de Stéphanie et Christophe, l’accueillante «Capitainerie», épicerie-bar-restaurant, récemment inaugurée. Ils espèrent que les autres plaisanciers feront de même.
La veille, le soleil avant de se coucher rappelle furtivement sa présence.
Ils quittent Mantoche vers 10:15, plus tard que d’habitude. Ils savent que l’étape sera courte. Après une petite heure de navigation pour 7 kilomètres sans écluse, ils amarrent le bateau au Quai Mavia à Gray.









Gray
Mardi 11 juin

Les nuages sombres ont fait une petite place au soleil pour qu’il se couche. «L’autre» en a profité un peu.
A 5 minutes à pieds, ils trouvent commerces et laverie. Une salle de cinéma aussi. Ils s'offriront une séance pour donner une couleur urbaine à l’escale. En attendant ils retrouvent la terrasse de la Brasserie des Bateliers avec vue sur l’écluse et les embâcles abandonnés par les dernières crues. A Gray, ils ont leurs repères. Ils se souviennent des apéros partagés avec l’équipage «d’Anima».









Gray
Mercredi 12 juin

La ville est membre du réseau "Cités de Caractère de Bourgogne Franche-Comté".
Ils décident d’une balade dans le centre ancien en direction de la basilique Notre-Dame. La ville ne semble pas connaître la zone piétonne. Ici, on semble démolir pour faire de la place à la voiture. Ils ouvrent le concours de la devanture désaffectée la plus insolite ou la plus pittoresque. Ils hésitent entre celle de la «Boîte à disques» qui n’a pas attendu le streaming pour fermer et celle du «Bureau information jeunesse» qui accueille un jardin sauvage. La ville cache bien son caractère. Comme souvent, il faut pousser le portail pour découvrir un peu de vie.
Un peu dépités, ils redescendent sur le quai Mavia pour s’installer à la terrasse de la Brasserie des Bateliers.




















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