Vendredi 18 juillet
Ils quittent Condé à 8:30 h, à la suite du « Lauthema », pour s'engager dans le canal de l'Aisne à la Marne qu'ils devront remonter. Ils s'étaient habitués au confort des écluses en avalant. Ils devront gravir une échelle de 8 écluses sur 7 km. Elle devra à nouveau monter aux échelles pour attacher le bateau aux bollards. Dès la troisième écluse, ceux du « Lauthema », compatissant à ses efforts, lui prêtent une corde munie d'un crochet à fixer à l'échelle à l'aide d'une perche. Ils peuvent ainsi stabiliser le bateau dans les écluses en restant à bord. Ils confectionneront cet accessoire pour la saison prochaine.
L'échelle d'écluses est franchie en quelques deux heures. Ils décident de poursuivre la navigation pour faire une pause de midi à la sortie du souterrain de Mont-de-Billy (2.3 km de longueur).
La présence de péniches commerciales, de silos et de sites industriels indique que le canal de l'Aisne à la Marne, comme le canal latéral à la Marne, ne vit pas que de la plaisance.Encouragés par le « Lauthema », ils atteignent, vers 15 heures, Sillery où ils amarrent le bateau. Ils ne sont plus qu'à 10 km de Reims.
Ils peuvent rebrancher le frigo sur l'électricité pour sauver de leurs provisions celles qui peuvent encore l'être et surtout pour mettre au frais de l'eau pour l'apéro du soir. La température à bord est montée à 38 degrés.
A la Capitainerie ils apprennent qu'un bus relie Reims toutes les heures. Il passe par une grande zone commerciale où ils auront sans doute la possibilité d'acheter une glacière-portable 12 V destinée à palier la défection du frigo encastré. Les prévisions météo annoncent des orages pour dimanche. Ils ne reprendront donc pas la navigation avant lundi, 21 juillet, et décident d'une étape de trois nuits.
Samedi 19 juillet
Le « Lauthema » a repris la navigation en début de journée.
Eux consacrent la matinée à un aller-retour en bus à la zone commerciale de Cormontreuil pour l'achat d'une glacière-portable 12 et 220 V. Entre deux haltes offrant un branchement sur l'électricité, ils pourront transférer les produits du frigo dans la glacière. Ils remplaceront le frigo pour la saison prochaine.
Un supermarché avec une station-essence est situé à quelques 200 m de la halte nautique. Ils renouvellent leurs provisions et complètent de 20 litres la réserve de carburant avant un petit repas et une courte sieste.
Ils ont prévu se rendre au centre de Reims dans l'après-midi. A Sillery, le bus ne passe qu'une fois par heure et il faut changer de bus. Le trajet prend environ 45 minutes. L'après-midi est déjà bien engagé lorsqu'ils arrivent au centre de Reims. Compte tenu de la cadence des bus pour Sillery et de l'heure du dernier bus, ils n'ont que peu de temps à consacrer à la visite du centre ville : repérage au port de plaisance et un verre sur une terrasse près de la cathédrale.
Le port de plaisance de Reims est situé à quelques pas de la cathédrale et du centre commerçant de la ville, mais doit être bruyant car situé au pied d'une route à grand trafic. Ils s'y arrêteront néanmoins une journée au moins pour prendre le temps d'une visite.
Le ciel est couvert et des orages sont annoncés pour la soirée.
Dimanche 20 juillet
Les orages annoncés ne se sont pas manifestés. Seule une petite pluie timide a accompagné le lever du jour et s'est installée avec plus de confiance jusqu'au début de la matinée. Selon les prévisions météo, ils attendaient une journée pluvieuse et orageuse. Ils avaient en conséquence décidé de rester à quai.
Le soleil perce régulièrement la couche nuageuse ; pas de pluie. Ils s'en tiendront toutefois à leur planification et ne reprendront la navigation que demain en début de matinée pour Reims où ils passeront la journée.
Les commerces sont en général ouverts en France le dimanche matin. Ils en profitent pour compléter leurs provisions de quelques produits qu'ils avaient oubliés d'acheter hier.
Sur le chemin du supermarché, un cimetière militaire à la mémoire des victimes de la guerre de 1914-18.
Ils savent que certains s'inquiètent de la date de leur retour.
Selon les informations du calculateur d'itinéraire FluviaCap, la réalisation du trajet prévu devrait prendre 241 heures. Il a mis au point une formule qui détermine la date prévue du retour à Verdun-sur-le-Doubs en fonction du trajet déjà parcouru et de la moyenne du nombre d'heures de navigation effectuées par jour. Il suffit de saisir la date du jour et la position actuelle. Sans tenir compte de la pause forcée à Vitry, pour le calcul de la moyenne du nombre d'heures par jour et en intégrant l'escale de Reims, ils devraient être de retour à Verdun-sur-le-Doubs le 19 septembre. Ils s'étaient fixés fin septembre pour l'achèvement de leur croisière. Ils ont donc de la marge et pourront encore s'accorder quelques escales prolongées.
Lundi 21 juillet
Les orages annoncés pour la nuit ne se sont pas manifestés.
Ils reprennent la navigation un peu plus tôt que d'habitude à 7:45 afin de bénéficier d'une bonne journée à Reims. Le ciel est couvert. Les nuages ne laissent aucune place au soleil. La température a baissé : à peine 20 degrés. En l'absence de pluie, les conditions de navigation seraient idéales pour une étape plus longue que d'ordinaire. Mais ils ont décidé de faire une halte à Reims.
Le paysage est marqué par l'exploitation commerciale du canal.
A l'approche du centre de Reims, les bateaux logements revendiquent une alternative aux habitations collectives.
Ils amarrent le bateau quelques 2 heures plus tard.
Parmi les grandes villes de France, Reims est celle qui a été la plus détruite par la Première Guerre mondiale . Le caractère du centre ville est marqué par les reconstructions des années 1920-30.
La traditionnelle halle de marché est ici un monument de l'architecture moderne.
La cathédrale n'a pas échappé aux bombardements. Il a fallu 20 ans pour la remettre en état. Des artistes de renommée internationale, dont Marc Chagall, ont créé des vitraux pour remplacer des verrières médiévales perdues.
La halte nautique ne présente qu'un seul avantage : la proximité du centre ville. La nuit sera sans doute bruyante. Le port est enclavé dans des voies de circulation à fort trafic.
Mardi 22 juillet
Ils ont connu des ambiances sonores nocturnes plus agréables que le bruit de la circulation incessante sur une autoroute. Le port de Reims est décidément trop bruyant.
Ils reprennent la navigation vers 8:00 avec l'intention de faire escale à Berry-au-Bac, à la jonction avec le canal latéral à l'Aisne.
En quittant Reims, le canal prend un caractère industriel marqué. Dans ce paysage, ils se sentent presque des intrus sur leur petit bateau de plaisance.
L'étape prévue représente quelques 24 km avec 8 écluses. Le guide fluvial décrit Berry comme une petite ville marinière entièrement consacrée au canal dans le port de laquelle on voit toujours une flotte importante de péniches en provenance du nord. Les quais sont vides ; l'épicerie-boulangerie fermée.
Le temps est couvert. La température agréablement basse pour naviguer (20 degrés). Ils décident de continuer à la recherche d'un amarrage moins désolant et s'engagent dans le canal latéral à l'Aisne, en montant.
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