Canal de la Meuse (Pont-à-Bar - Commercy)

Jeudi 31 juillet
Au petit matin le port de Pont-à-Bar est enveloppé d'une brume automnale.
Ils reprennent la navigation vers 9:00. La brume qui se dissipe dégage un ciel ensoleillé. Ils ont l'intention de faire escale à Sedan.
Ils garderont de Pont-à-Bar le souvenir d'une halte nautique agréable avec un accueil chaleureux. Si vous êtes dans le secteur et si vous avez besoin de matériel ou d'une réparation, n'hésitez pas à vous y arrêter et, le cas échéant, transmettez à Bénédicte et Cédric les salutations de « l'autre ».
Après deux écluses descendantes, ils quittent le canal des Ardennes et rejoignent le canal de la Meuse qu'ils doivent remonter. La voie d'eau alterne entre la rivière et le canal. Ils avaient oublié les dimensions d'une grande rivière, depuis qu'ils ont quitté la Saône.


L'urbanisation du paysage annonce la destination. La banlieue résidentielle succède aux friches industrielles dont certaines ont été reconverties en logements.


Ils amarrent le bateau à la halte nautique de Sedan vers 11:30 h.

Ils consacrent une partie de l'après-midi à une visite du centre-ville ancien qui est également un centre commerçant.
Depuis la halte nautique, on y accède en empruntant une majestueuse allée d'arbres qui borde une vaste prairie en contre-bas que franchit, à faible hauteur, de manière incongrue, un long pont. Le viaduc a été construit au tournant du 19ème au 20ème siècle pour un réseau de tramway aujourd'hui disparu.

Au bout de l'allée d'arbres, on prend, à droite, la rue Thiers, issue du viaduc, jusqu'au franchissement de la Meuse. Sur la droite la rue Gambetta conduit au centre-ville.




Vendredi 1er août
Ils passeront la journée à Sedan.
Le centre ancien présente une palette de l'architecture du 16ème au 19ème siècle à laquelle se mêle l'architecture des reconstructions des années 1950, suite aux démolitions de la dernière guerre mondiale. Le caractère du centre-ville est également marqué par la Meuse et les témoins de l'industrialisation du 19ème liée à la présence de la voie d'eau.











Dès demain, ils mettront le cap sur le sud et commenceront à s'éloigner de la frontière franco-belge. A défaut d'une incursion en Belgique, ils s'offrent des moules-frites pour le repas du soir sur la Place de la Halle, celle qu'ils trouvent la plus pittoresque de Sedan.

Samedi 2 août
Le port de Sedan s'est rempli hier en fin de journée.

Les prévisions météorologiques annoncent des orages sur toute la France. En début de matinée, le ciel est pourtant plutôt dégagé. Ils reprennent la navigation à 8:20 avec l'intention de s'arrêter à Mouzon. Ils auront quelques 17 km à parcourir, mais deux écluses seulement à franchir.
En cours de trajet, le ciel se couvre et quelques gouttes de pluie se mettent à tomber, tellement timides qu'ils n'ont même pas besoin de mettre en marche leur essuie-glace. Ils croisent 5 bateaux et un oiseau qu'ils n'avaient pas encore rencontré jusqu'ici. Certains des bateaux croisés devaient sans doute être amarrés à Mouzon. Ils trouveront donc vraisemblablement de la place.





Quelques 2.5 h après leur départ, Mouzon est en vue. Ils amarrent le bateau vers 11:00. Le ciel s'est assombri mais les orages annoncés ne se manifestent pas.




Une abbaye gothique imposante veille sur un ancien bourg fortifié qui semble aujourd'hui endormi. Les commerces sont fermés, soit pour cause de vacances, soit définitivement. Les maisons sont à vendre. L'ancien monastère bénédictin, avec son jardin de cloître aux buis bien taillés, accueille une maison de retraite. Pour rester dans le ton, les anciens bâtiments industriels sont en friches. Le passé, dont il ne reste que le pittoresque des vieilles pierres, a dû être ici plus animé que le présent.
Ils reprendront la navigation demain.











Dimanche 3 août
Un bateau battant pavillon néerlandais, occupés par des Suisses allemands, s’apprête à larguer les amarres. Ils conviennent de reprendre la navigation ensemble, vers 8:15 h, pour économiser les éclusées. Ils sont suivis par un autre bateau avec pavillon suisse. Ils ont un peu de peine à suivre la vedette hollandaise plus puissante que leur bateau. Le bateau qui les suit les laissent prendre de l'avance ne souhaitant sans doute pas se serrer à 3 dans les écluses.

Un bateau est déjà à l'intérieur de la première écluse. Il ne reste de la place que pour le bateau qui les précède. Ils doivent attendre la prochaine éclusée et sont rejoints par le bateau suisse qui les suivait à distance. Ils sont même rejoints par un troisième petit bateau. Compte tenu de la taille des bateaux, ils passeront l'écluse et les suivantes à trois.
La voie d'eau change de caractère en alternant entre rivière et canal. Ici, ce sont les bateaux que les vaches regardent passer.




Ils ont pour objectif le port de Stenay. A l'approche de la destination, le ciel se charge de nuages menaçants. Ils amarrent le bateau vers 12:00 h. Ils ont juste le temps de prendre l'apéro à la terrasse du Café du Port avant que la pluie se mette à tomber. Le mauvais temps est décidément compréhensif à leur égard.

Dès le début de l'après-midi, les nuages laissent une place généreuse au soleil. La halte nautique est agréable et offre de l'ombre aux bateaux pour la seconde partie de la journée. Elle est située sur un bras de la Meuse qui conduit à un ancien moulin.


Le centre de la localité est proche. Il offre de nombreux cafés, restaurants et commerces bien évidemment fermés en ce dimanche après-midi. Ils sont surpris du nombre de maisons à vendre. Même le Café du Port est en vente. Et les ventes ne doivent pas être faciles à réaliser ; ils doivent s'y mettre à plusieurs. Il doit être plus facile d'acheter un hôtel particulier du 18ème dans cette région qu'une remise en ruine en Provence. Que ceux qui se sentiront concernés par la remarque se rassurent : ils ne prospecteront pas par ici.





En début de soirée, l'orage gronde et la pluie se met à tomber, sérieusement cette fois-ci.

Lundi 4 août
Le ciel est gris mais il ne pleut pas et les prévisions météorologiques annoncent des éclaircies dans le courant de la journée.
Ils réaliseront une petite étape jusqu'à Dun-sur-Meuse que leur guide fluvial présente comme « un site fort pittoresque ». Ils auront à parcourir 13 km et à franchir 3 écluses, dont la première à la sortie du port de Stenay. Une petite pluie se manifeste durant le trajet mais sans pour autant gêner la navigation. La voie d'eau continue à alterner entre rivière et canal et le paysage à varier en conséquence.







Ils amarrent le bateau à la halte nautique de Dun-sur-Meuse deux heures après leur départ. La halte n'est occupée que par un narrow boat anglais. Ce type de bateau est plutôt rare dans la région, comme le sont les anglais qui, en général, en sont propriétaires. Les anglais constituaient la majorité des plaisanciers dans la région de Bourgogne ; ici ce sont les hollandais.
A peine sont-ils de retour au bateau après une consommation à la terrasse du Café de l'Ecluse qu'une pluie violente s'abat. Dans l'intervalle deux bateaux se sont opportunément amarrés avant l'orage ; d'autres dans le courant de l'après-midi. En fin de journée, tout le ponton est occupé.

Ils se demandent où le rédacteur du guide fluvial a déniché le pittoresque d'un village-rue somme toute assez ordinaire. Peut-être en observant la localité côté jardin ou en considérant l'ancienne église du 14ème siècle qui domine le village.
Les nombreux lieux de mémoire rappellent que la région à souffert des deux guerres mondiales, de la première en particulier.







Mardi 5 août
La halte nautique se réveille dans une brume automnale.
Ils conviennent avec leurs voisins, un couple suisse alémanique, de reprendre la navigation ensemble à 9:00 h.
Ils doublent un narrow boat amarré en sauvage, encore endormi, qui n'avait pas trouvé de place hier à la halte de Dun.



Les écluses, dès la deuxième, sont manuelles et actionnées par des employés des VNF. Ils retrouvent avec plaisir le contact avec les éclusières et éclusiers. A la troisième écluse, on les invitent à attendre un bateau qui les suit à une écluse de distance. L'économie d'eau reste un souci constant sur les canaux. Le troisième bateau est belge.
La brume matinale en se dissipant dévoile un ciel ensoleillé décoré de quelques nuages. Ils croisent une dizaine de bateaux ; ils n'ont pas compté. Ils n'ont pas encore connu un tel trafic durant cette croisière.




Le canal courtise la Meuse ; tantôt la longe, indifférent à ses charmes, tantôt la rejoint pour s'en écarter ensuite et la rejoindre à nouveau.



Les Suisses iront jusqu'à Verdun qu'ils atteindront en fin d'après-midi ; les Belges ont l'intention de continuer à naviguer jusqu'à la fermeture des écluses. Leurs compagnons d'étape sont pressés. Ils ne sont pas retraités. Ils doivent atteindre leur destination dans le temps de brèves vacances. Le temps de la navigation sur les canaux et rivières n'est décidément pas celui de la vie professionnelle actuelle. Eux, rejoindront Verdun en deux étapes et s'arrêteront déjà en fin de matinée à Consenvoye où ils amarrent le bateau à 12.15 h. Ils apprécient à nouveau la petite taille de leur bateau qui leur permet de s'enfiler dans la dernière place disponible de la halte, en plus sous un arbre qui leur offre d'emblée son ombre.
En fin de journée, des cigognes font une pause sur les superstructures du silo qui domine la halte nautique.



Mercredi 6 août
En début de journée, pas de brume, un ciel dégagé et ensoleillé mais une température relativement fraîche à bord (15 degrés).
25 km à parcourir, 4 écluses à franchir et ils seront à Verdun.
Ils reprennent la navigation vers 8:30 pour se trouver devant la première écluse à 9:00. Les écluses à venir sont encore manuelles. Ils se sont annoncés à l'écluse de Consenvoye, la veille. Une éclusière ou un éclusier devrait les attendre à la première écluse. C'est une éclusière.
Aucun bateau ne les a suivis au départ de la halte de Consenvoye. Ils peuvent naviguer à leurs aises. Ils prennent leur temps, le temps également de donner un coup de main aux éclusières et éclusiers. Ils ne croisent que 4 bateaux, tous des vedettes mer-rivière pressées qui les secouent sans ménagement.
Le ciel s'est couvert. Des averses sont annoncées pour l'après-midi. Ils amarrent le bateau au port de Verdun quelques quatre heures plus tard, derrière le bateau du couple suisse allemand avec lequel ils avaient navigué de Dun-sur-Meuse à Cossenvoye.
C'est la deuxième grande ville, après Reims, où ils font escale. Le ponton est situé en contre-bas d'une esplanade animée par plusieurs terrasses de bistrots et à quelques pas du centre ancien et de ses commerces : un port tel que ceux qu'ils apprécient pour une escale prolongée.
La pluie annoncée s'est mise à tomber en milieu d'après-midi, légère mais persistante. Elle ne les prive pas d'une première ballade au centre ville et d'une pause sur une des terrasses du quai, sous les parasols qui servent de parapluies.





En fin de journée, le couple suisse allemand les invite à prendre l'apéritif : rencontres qui,parce qu'éphémères et aux lendemains improbables, autorisent des discussions ouvertes et agréables.

Jeudi 7 août
Soleil et nuages se disputent le ciel. Le bateau « 4 love » du couple suisse allemand reprend la navigation. Eux resteront à quai.

 

Ils consacrent la matinée au renouvellement des provisions et à la lessive dans un salon-lavoir situé à quelques pas du port. L'après-midi, ils flânent dans le centre ancien. Dans leur esprit, Verdun est associé à l'image sombre du désastre de la grande guerre. Ils découvrent une ville animée et accueillante, avec un riche patrimoine bâti dont on se demande comment il a pu survivre aux bombardements. Les lieux de mémoire sont nombreux, mais les blessures matérielles de la grande guerre semblent cicatrisées. Et le caractère du centre ville est bien évidemment marqué par la Meuse navigable.














Vendredi 8 août
Le ciel est voilé. La température sera agréable.
Vendredi est jour de marché à Verdun. Lors de leur flânerie d'hier, ils avaient déjà repéré la halle qui prend ici des allures de temple. Ils complètent leurs provisions de fruits et légumes et prennent l'ambiance du quartier. Ils ne reprendront pas la navigation avant demain.





La couverture nuageuse se fait plus dense et lâche même quelques gouttes de pluie à la mi-journée.
Hier en fin de journée, le port était plein. En début de matinée quelques bateaux ont libéré des places vite réoccupées dès l'après-midi.
A la tombée de la nuit, les éclairages des quais et leurs reflets dans l'eau servent de lumière ambiante à bord.


Samedi 9 août
Ils n'ont pas échappé à l'orage durant la nuit. Le matin, il pleut encore.
Ils avaient prévu reprendre la navigation pour une petite étape d'environ 2.5 heures à destination de Dieue. Ils attendront une amélioration du temps pour larguer les amarres. Dans l'attente, il profite encore une fois de la présence du salon-lavoir à quelques pas du port. Et pour ne plus être dans l'attente, ils décident de reporter au lendemain matin leur départ. La décision est à peine prise que le temps s'améliore. Ils ne reviennent toutefois pas sur leur décision. Sans doute avaient-ils l'envie inavouée d'un jour d'escale supplémentaire à Verdun. Il reste à espérer que le temps ne se gâtera pas d'ici demain.
Quelques bateaux quittent le port, rapidement remplacés par d'autres. Au bout du compte, le port est toujours plein et des bateaux doivent s'amarrer à couple. Leur bateau n'est pas sollicité compte tenu de sa taille par rapport à celle des nouveaux venus. Rétrospectivement ils apprécient leur chance d'avoir trouver si facilement une place dans ce port fréquenté.

Dimanche 10 août
Le tapotement d'une petite pluie sur le bateau accompagne leur réveil. Dès le petit-déjeuner, la pluie cesse de tomber. Le soleil tente même de se frayer un passage dans la couverture nuageuse.
Ils reprennent la navigation vers 9:00 à destination de Dieue-sur-Meuse : 13 km et 5 écluses. Ils devrait amarrer le bateau avant midi.
La première écluse est située à 1 km du port. Deux bateaux attendent déjà devant l'écluse. Ils doivent patienter une bonne demi-heure, le temps de faire passer les deux bateaux qui les précèdent et de préparer l'écluse pour le leur.
En cours de trajet, la pluie se manifeste pour l'instant de manière encore timide.



Ils parviennent à glisser leur bateau dans la dernière place disponible à la halte de Dieue vers 12:00 malgré l'attente devant la première écluse. A peine le bateau est-il amarré que la pluie se met à tomber, cette fois-ci plus sérieusement.
Sieste et lecture à bord sous un ciel sombre, une pluie intermittente et des grondements de l'orage.
La petite halte nautique de Dieue est située au seuil d'une écluse qui, dans le courant de l'après-midi, livre, deux par deux, des bateaux aperçus au port de Verdun qui poursuivent vers des destinations plus avancées.


Lundi 11 août
Il n'a pas plu de toute la nuit. Nuages et soleil se disputent le ciel. Pour l'instant les nuages l'emportent.
Ils ont pour objectif Lacroix-sur-Meuse à 15 km et 2 écluses. Sans longues attentes aux écluses, le trajet devrait prendre moins de trois heures. La première écluse est située a plus de 6 km. S'ils sont prêts, ils pourront larguer les amarres à 8:15 pour atteindre la première écluse à 9:00. C'est ce qu'ils font à quelques cinq minutes près.
L'écluse vers laquelle ils se dirigent ne laissera passer les premiers bateaux qu'à 9:00. Ils sont seuls sur le canal. Et la lumière oblique matinale caresse joliment le paysage. Ils ont presque des scrupules à froisser la surface de l'eau.

Le temps est toujours incertain. Arrivés à Lacroix-sur-Meuse, ils décident de profiter de l'absence de pluie pour poursuivre jusqu'à Saint-Mihiel, quelques 10 km et 2 écluses plus loin, qu'ils atteignent vers midi. La pluie conciliante attend qu'ils aient amarré le bateau pour se mettre à tomber. Pour le reste de la journée, le soleil l'emporte sur les nuages.
La halte nautique est rapidement pleine. Des bateaux arrivent encore qui sollicitent des amarrages à couple. Même « l'autre » est sollicité. C'est sa première fois.
Ils ont réalisé deux étapes en une. Ils ont droit à un jour sans navigation et resteront en conséquence deux nuits à Saint-Mihiel.
Comme d'ordinaire, ils procèdent à un premier repérage du centre ville où ils prendront le temps de flâner demain. Ils en profitent pour renouveler leurs provisions alimentaires qu'ils compléteront également demain.

Mardi 12 août
Des bateaux reprennent la navigation en début de journée. Les bateaux amarrés à couple prennent les places libérées, de sorte qu'en matinée, malgré le départ de certains bateaux, la halte est encore quasi-pleine. Les bateaux amarrés se resserrent afin de libérer le plus d'espace possible le long du ponton. L'espace disponible est occupé dès le milieu de l'après-midi.
Ils ne préparent pas leurs périples en se documentant sur les destinations recommandées par les guides touristiques. Ils fixent les escales selon les circonstances au fil de l'eau. Ils ont ainsi l'agréable surprise de découvrir une ville qui a conservé un riche patrimoine bâti. La grande abbaye St-Michel, qui a donné son nom à localité, s'impose comme le repère qui permet au flâneur de retrouver son chemin. Des hôtels particuliers, du 16ème au 18ème siècle, ponctuent le centre ancien et lui donnent son caractère dans un contexte marqué par une architecture 1900.
Ils sont à nouveau surpris par le nombre d'immeubles à vendre, les commerces fermés et la décrépitude de certaines constructions. Au-delà d'une retenue dans l'entretien qui rend sensible l'épaisseur historique et qu'ils apprécient tant, se manifeste un réel abandon dans un contexte économique face auquel la cité semble démunie.
Ce n'était pas jour de marché. La halle était vide.
En fin de journée, les nuages l'emportent sur le soleil. Ils ont pourtant l'intention de reprendre la navigation demain. Ils verront bien si les conditions météorologiques le permettent.

















Mercredi 13 août
Le ciel couvert ne laisse aucune place au soleil. Les prévisions annoncent des pluies tout le long de la journée. Pour l'instant il ne pleut pas encore et malgré les prévisions ils décident de reprendre la navigation vers 9:00 à destination de Commercy. Le trajet de 22 km et 5 écluses devrait prendre un peu moins de 4 heures.
Trois autres bateaux ont décidé de quitter le port dans la même direction qu'eux. Ils s'organisent pour larguer les amarres par deux groupes à un intervalle de quelques 15 minutes, le temps du passage d'une écluse. Ils forment le second groupe avec un bateau allemand, le « Neptun » (eh oui, sans « e », puisqu'il s'agit d'un bateau allemand).
Devant la première écluse, ils rejoignent les deux bateaux partis avant eux. L'écluse est en panne. Depuis Saint-Mihiel, dans le sens montant, les écluses sont à nouveau automatiques, commandées par une télécommande. Sur la fiabilité des écluses automatiques, ils en connaissent un bout depuis leurs expériences sur le canal de la Marne à la Saône. Ils doivent patienter une petite heure dans l'attente de l'intervention d'un éclusier et du passage de l'écluse par les deux bateaux qui les précèdent. En raison de l'absence de ponton d'attente et de l'état des berges, ils patientent au milieu du canal, moteur tournant. Il y a des journées de navigation qui commencent mal.
Le passage des 4 écluses suivantes s'effectuent, contre toute attente, sans incident. Par contre la pluie s'est mise à tomber. Elle tombera jusqu'à leur destination. Heureusement, la pluie n'est pas violente et reste à la portée de leur petit essuie-glace. Ils sont toutefois soulagés de pouvoir s'amarrer à Commercy vers 13:15. Le ponton équipé des branchements pour l'électricité est entièrement occupé. Ils doivent s'amarrer à un quai sans service. Peu importe, avec leur nouveau frigo qui fonctionne sur le gaz, ils sont autonomes.
La pluie ne cesse de tomber qu'en fin d'après-midi. L’accalmie leur permet une rapide visite du centre de la localité. Au débouché d'une ruelle, ils ont la surprise de découvrir un édifice monumental dont le caractère ordinaire de la petite localité ne permettait pas de soupçonner la présence : le château de Commercy, qui fut, apprennent-ils, la résidence préférée du roi Stanislas. S'ils préparaient les escales de leur périple, ils se priveraient de l'inattendu de telles découvertes.
Ils s'entendent avec le couple allemand du « Neptun » pour reprendre la navigation ensemble le lendemain matin, sans encore convenir d'une escale.


Jeudi 14 août
Le ciel est gris : une couverture nuageuse dense qui pour l'instant laisse peu d'espoir d'éclaircies.
La première écluse est située à quelque 30 minutes. Ils ont donc convenu de larguer les amarres vers 8:30 h.
Le caractère de la halte de Commercy ne laisse pas soupçonner la présence proche du château de Stanislas.
Le soleil perce par intermittence des nuages qui ne lâchent pas de pluie ; temps idéal pour la navigation. Les écluses se laissent franchir de manière fluide sans incident, malgré un certain trafic. Le paysage du canal est particulièrement contrasté : les sites industriels alternent avec la campagne et la végétation parfois dense. Ils arrivent au bout du canal de la Meuse et rejoignent le canal de la Marne au Rhin qu'ils descendront, direction Toul.







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