Canal du Centre (versant Loire)

Vendredi 9 août
Ils ont oublié de le préciser, hier le ciel a été couvert toute la journée. Ils ont même essuyé quelques gouttes de pluie durant le trajet. En fin de journée les nuages ont laissé passer quelques rayons de soleil.
Aujourd’hui le ciel est changeant. L’épisode des orages semble toutefois être terminé et le beau temps s’installer avec le risque à nouveau de fortes chaleurs.
Vendredi est jour de marché à Digoin. Ils s’y rendent et parcourent le centre-ville. Le pont canal est plus spectaculaire avec du recul.



De retour au port, ils ont la surprise de rencontrer la gendarmerie qui procède au contrôle des bateaux. Leurs extincteurs sont périmés et doivent être remplacés. Ils devront produire auprès d’une gendarmerie la facture de l’achat des nouveaux extincteurs. Le gendarme accepte qu’ils le fassent par courriel à son intention.
Une base de location «les Canalous» avec un «magasin du bateau» est située à proximité du port. Ils s’y rendent pour tenter de trouver des extincteurs. Il n’en reste qu’un alors qu’il leur en faudrait deux. Un anglais cherche des gilets de sauvetage. Rupture de stocks suite à la descente de la gendarmerie. Ils tenteront de trouver le second extincteur lors d’une prochaine étape.
«Le roi pêcheur» a repris la navigation. Ils le retrouveront sans doute lors d’une prochaine escale. Ils profitent de son départ pour glisser leur bateau sous des arbres aux branches basses. Ils ont le sentiment qu’à cet endroit on ne les délogera pas même si de grandes péniches arrivent.

Samedi 10 août
Avant de partir, ils décident de compléter leur réserve d’eau. Ils rapprochent le bateau du robinet d’eau, autant que le permet un autre bateau amarré à proximité. Il manque quelques centimètres à leur tuyau. Des voisins qui les observaient leur prêtent spontanément un tuyau plus long.
Parmi les navigateurs, il y a celui qui a les tuyaux et câbles à la longueur souhaitée, les raccords adaptés à tout branchement, et l’autre. Il y a celui qui, entre les écluses, nettoie son bateau, et l’autre qui finit par avoir mauvaise conscience.
Ils larguent les amarres vers 9:30 et retrouvent les écluses automatiques du canal du Centre qu’ils avaient déjà expérimentées l’année dernière.

Ils ont fixé comme destination Paray-le-Monial qu’ils atteignent vers 11:15. A l’entrée de Paray-le-Monial, le canal est bordé, sur les deux rives, de grands arbres qui forment une voûte de verdure. La halte nautique est par contre peu accueillante. Ils rebroussent canal, pour amarrer le bateau à l’ombre de l’allée d’arbres.

Le centre ancien de Paray-le-Monial, ville d’art et d’histoire, est marqué par la présence de plusieurs édifices religieux prestigieux. Cité dite du Sacré-Cœur, la ville est un lieu de pèlerinage honoré par une visite du pape Jean-Paul II.






Dimanche 11 août
A Paray-le-Monial ils auraient pu trouver des publications religieuses inédites, des objets de dévotion inconnus, des photographies du pape Jean-Paul II et de l’actuel ; mais pour le second extincteur, il leur faudra attendre une prochaine escale.
Ils reprennent la navigation vers 9:00.
Des ruines de fabriques rappellent que la construction du canal a accompagné le développement d’une industrie aujourd’hui en grande partie démantelée.

Après une pause d’une heure à midi à Palinges, ils amarrent le bateau à Génelard vers 13:45. La halte est sympathique. Elle n’a pas le caractère d’un parking à bateaux, des arbres offrent leur ombre et le village est tout proche. Ils trouvent un emplacement à une distance de la borne des services adaptée à la longueur de leur câble de branchement électrique, mais pas à celle de leur tuyau d’eau. La terrasse de « l’estaminet », à quelques pas du port, les accueille.


Ils ne pourront pas tirer parti de la proximité du village, puisque le dimanche après-midi et le lundi les commerces sont fermés. Le supermarché ouvert le lundi est situé à distance du village. La tenancière de «l’Estaminet» accepte de leur amener du pain frais le lendemain matin.
Ils ne bougeront plus de la journée ; c’est sûr. Peut-être même passeront-ils une seconde nuit à Génelard.

Lundi 12 août
Ils avaient décidé de passer une seconde nuit à Génelard.
Grasse matinée, café à la terrasse de «l’Estaminet» pour la livraison du pain frais et petit déjeuner paresseux à bord.
Le village a conservé quelques témoins de son passé industriel. Elle est en friche, l’époque où les constructions industrielles affichaient fièrement la modernité de leur architecture.

Mardi 13 août
La veille, un employé de la VNF a fait le tour du port pour s’informer des intentions des navigateurs afin de pouvoir préparer le cycle des écluses en début de journée.
La première écluse à la sortie du port, direction Montceau-les-Mines, devrait être prête à 9:00 pour eux. C’est le cas.
Le tracé de la route suit scrupuleusement celui du canal. L’ancien chemin de halage a sans doute été aménagé pour les automobiles. Certaines friches industrielles ont été recyclées : un écomusée a été aménagé dans une ancienne briqueterie classée monument historique.

Pour arriver à Montceau-les-Mines, il faut passer sous 3 ponts levants, tous automatisés et commandés par détecteurs.
La naissance de la ville est liée à la construction du canal du centre à la fin du 18ème et à l’installation de la Compagnie des Mines dans la première moitié du 19ème. Monceau n’a pas le pittoresque d’un ancien bourg médiéval, mais le charme discret d’une localité du 19ème dont le développement est lié à l’industrialisation et qui a connu son apogée dans la première moitié du 20ème.



Le centre-ville est proche du port. Ils en profitent pour renouveler les provisions. Le port n’invite pas à un séjour prolongé. Ils reprendront sans doute la navigation demain pour une halte fluviale située à 3 km, en dehors de la ville.

Mercredi 14 août
Ils s’étaient placés au dernier ponton de manière à avoir la vue dégagée sur le bassin, le canal et les alentours. Non, il ne s’agit pas d’une centrale nucléaire, mais d’une centrale thermique fonctionnant au charbon, dont la fermeture est envisagée : future nouvelle friche industrielle dans le paysage de la région.
Ils quittent le port vers 9:30, après en avoir informé la prochaine écluse par téléphone. Ils avaient obtenu le numéro de téléphone à la dernière écluse franchie la veille.
Les maisons ouvrières de l’époque de l’exploitation des mines de charbon bordent le canal et rendent sensible la dépendance de la ville au canal.
Ils amarrent le bateau à Blanzy moins d’une heure plus tard. Ils ont bien fait de se déplacer. La halte présente des dimensions modestes, elle offre la possibilité de s’installer en dehors du bateau, elle est située au centre de la localité. Ils décident d’y passer 2 nuits. Le 15 août sera chômé.
Ils sont toujours à la recherche d’un second extincteur qu’ils n’ont pas réussi à trouver à Montceau-les-Mines, malgré la quantité et la diversité des commerces. Ils tentent leur chance dans un garage, sans succès. Ils découvrent par contre un lieu insolite : le garage a été aménagé dans une ancienne salle de spectacle. Recyclage paradoxal dans une région où ce sont les constructions industrielles qui cherchent de nouvelles destinations.


Lorsqu’ils sont arrivés, un seul bateau était amarré. En fin de journée la halte est pleine. Les premiers arrivés se partagent les branchements sur l’électricité ; les derniers doivent renoncer à se brancher.

Jeudi 15 août
Le canal n’a pas été construit à côté de la localité. La localité s’est développée au bord du canal ; elle intègre le canal et c’est cette intégration qui sans doute donne à la halte ce caractère qu’ils apprécient. Ils ont l’impression d’être amarrés dans une rue ou sur une place, avec la boulangerie à deux pas pour les croissants au beurre du petit déjeuner.
Journée de farniente, hormis un peu de temps consacré à des nettoyages intérieurs.
Deux bateaux seulement ont largué les amarres, remplacés par une péniche. Le port est toujours plein. Ils ne sont pas les seuls à apprécier l’endroit. Il faut préciser que l’amarrage et les services sont gratuits, comme à Génelard.

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