Canal du Nivernais (versant Loire)

Lundi 29 juillet
17 degrés à bord, au lever à 7:30. Ils n’en reviennent pas. Le ciel est voilé.
Le tronçon des voûtes de La Collancelle est à sens unique, à navigation alternée. Ils ont le feu vert aux alentours de 9:15. Entre les tunnels, le canal se faufile en forêt : 30 minutes de navigation totalement insolite.

Ils avaient envisagés la possibilité de s'arrêter à Baye, juste après le passage des tunnels. Ils n'apprécient guère le caractère de l'endroit : base nautique et rien d'autre. Ils décident de poursuivre sur Châtillon-en-Bazois.
Les écluse sont numérotées à partir du sommet du canal. Ils les descendent donc dans l'ordre. Ils s'arrêtent pour la pause de midi entre l'écluse triple 4-5-6 et la double 7-8. Les écluses doubles ou triples sont composées d'une succession de deux ou trois bassins : véritables escaliers de pierres et d'eau.

La maison de l'écluse double accueille un bistrot "Café sur Soleure". Le tenancier explique que l'enseigne est à la mémoire du tenancier précédent, un Suisse de Soleure qui a trop bu et trop fumé. Ils y prennent le repas de midi.
L'écluse 11 est fermée. Ils ralentissent, n’aperçoivent ni éclusier, ni éclusière. Ils s'approchent de la berge et stabilisent le bateau avec les cordes. Lui va s'informer de la situation à l'écluse. Il y trouve l'éclusier profondément endormi dans un fauteuil sous un parasol.
Les orages de samedi soir ont laissé des traces. Le canal est encombré de branches, si ce n'est d'arbres.
L'arrivée au port de Châtillon-en-Bazois est marquée par la présence d'un château imposant accompagné d'un parc bordé d'un plan d'eau.
Ils amarrent le bateau vers 15:45 après avoir franchi l'écluse 14.




Mardi 30 juillet
Grasse matinée, car journée sans navigation.
Renouvellement des provisions avant midi et pause sur une terrasse de bistrot.
Le soleil est régulièrement caché par des passages nuageux. La température à bord ne dépassera pas 27 degrés. Une petit vent génère d'agréables courants d'air. Ambiance de farniente.
Ils décident de rester amarrés encore toute la journée du lendemain.

Mercredi 31 juillet
Le ciel est dégagé. si la température à bord devient trop difficile à supporter, ils trouveront de l'ombre alentours et sur les terrasses des bistrots du village.
A rester ainsi à quai, ils risquent d'être rejoints par ... ? Eh oui, Lady Sue qu'ils avaient laissée derrière eux samedi dernier. Le cas échéant et si elle passe la nuit avec eux, ils essayeront de se lever sans la réveiller et de partir avent elle le lendemain matin.
Il est passé 19:00. Les écluses sont fermées- Lady Sue ne les rejoindra pas.
Ils ont annoncé à l'écluse leur intention de partir le lendemain à 9:00. Plusieurs bateaux ont fait de même. Ils devront s'organiser pour optimiser les bassinées.

Jeudi 1er août
Contre toute attente, ils ne sont que deux bateaux à se présenter à l’ouverture de la première écluse à la sortie du port. Aucune organisation n’est donc nécessaire. Ils feront le trajet ensemble.

Sur le versant Loire, le canal suit la rivière Aron, sans toutefois jouer avec elle, comme il le faisait précédemment avec l’Yonne, sur le versant Seine. Il reproduit scrupuleusement ses méandres.
Ils s’arrêtent pour la pause de midi à la sortie de l’écluse 21, Fleury, dont la maison héberge un petit bistrot que vient d’ouvrir un anglais. La carte est encore en cours d’élaboration : portions de frites et crêpes sucrées. Ils réussissent à convaincre le patron de rajouter à sa carte une crêpe à l’œuf et au jambon.
Ils amarrent le bateau vers 14:30 au port de Panneçot, avec 35 degrés à bord. A leur arrivée, le port est vide. Ils resteront les seuls. Le port est situé un peu à l’écart du canal, sur un bras de la rivière voisine, l’Aron. Il faut dire que le guide fluvial recommande, pour l’accès au port, de bien respecter le balisage au risque sinon de s’échouer. De quoi sans doute rendre méfiants les plaisanciers.

Vendredi 2 août
Le ciel est entièrement dégagé, sans l’ombre d’un nuage. La journée sera chaude.
Ils pensent pouvoir s’amarrer à Cercy-la-Tour avant midi. Le trajet représente environ 3 heures. La première écluse est située à plus de 2 km du port. Ils gagneront ainsi un bon quart d’heure de navigation avant l’ouverture des écluses.
Ils amarrent le bateau au port de Cercy vers 11:30. Quelques bateaux s’y amarrent également pour la pause de midi. A la reprise de la navigation vers 13:00, ils se retrouvent seuls dans le port.
La météo annonce des orages pour la fin de la journée. Il fera chaud et lourd l’après-midi. Pas d’ombre à proximité du bateau. Et l’endroit n’invite pas à se balader à la recherche d’ombres incertaines. Ils décident finalement de reprendre la navigation à destination de Decize.
A quelques écluses de Decize, ils rejoignent le bateau du couple français avec lequel ils avaient quitté Châtillon-en-Bazois, la veille. Ils terminent le trajet jusqu’à Decize ensemble. Les Français choisissent de s’arrêter au port principal; eux, au vu de la carte fluviale, optent pour un amarrage sur un bras de la Vieille Loire, plus proche de la vieille ville. A peine se sont-ils engagés dans le bras de la Vieille Loire qu’un panneau indique une limitation du tirant d’eau à 0.60 m. Ils ne passeront pas. Au début de l’embranchement, des bollards et un aménagement de la berge invitent à s’amarrer en bordure d’un parc public. Ils sont loin de la vieille ville, plus loin que s’ils s’étaient amarrés, comme les Français, au port principal. Il est près de 18:00. Ils estiment avoir assez navigué et ne bougeront plus aujourd’hui. Ils se déplaceront au port principal demain matin.



Samedi 3 août
Durant la nuit les orages annoncés grondent alentours. Ils ne subissent que quelques averses.
Compte tenu de la présence de hauts-fonds ils appréhendent de lever les amarres. Elle, à la proue, sonde le niveau avec la gaffe ; lui, avance prudemment au ralenti. Malgré les précautions précises, ils s’échouent sur un banc de sable et gravier. Un employé de la base nautique voisine qui les observait se porte à leur secours. Il entre dans l’eau pour évaluer le profil du fond. Eux vident le réservoir d’eau pour alléger le bateau. Ils se souviennent qu’à l’arrière le bateau est lesté de plots de ciment, placés sous le lit de la cabine. Ils démontent le lit et déplacent les plots de ciment vers l’avant du bateau. Avec l’aide du secouriste qui tire le bateau à la corde, ils finissent par se libérer et vont amarrer le bateau au port municipal de Decize. Pas de risques d’échouage, ni d’autre quelconque risque. Les pontons ne sont accessibles qu’à l’aide de clés et ils sont surveillés par des caméras : vaste parking à bateaux bien organisé.


Le port possède une laverie. Ils en profitent. La seconde partie de l'après-midi est consacrée aux courses et à une visite de la vieille ville agrémentée de pauses terrasses.





Le port n'offre pas de coins d'ombres. Les ventilateurs tournent à fond à bord. Une base "le boat" jouxte le port municipal. Elle a sans doute été aménagée avant le port. Elle présente un caractère moins aseptisé et est garnie de plantations offrant de l'ombre. Ils y déplaceront le bateau demain matin pour passer un jour d’escale supplémentaire à Decize.

Dimanche 4 août
Comme convenu, ils déplacent le bateau du port municipal à la base "le boat" voisine. Sinon, jour chômé comme il se doit pour un dimanche.
Pour arriver à Decize, ils ont quitté le canal du Nivernais pour rejoindre la Loire qui assure la jonction avec le canal latéral à la Loire.
Le canal du Nivernais : 176 km et 116 écluses.

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